Les transferts d'argent, qui représentent une source substantielle de revenus pour les pays pauvres, ont augmenté rapidement cette année et devraient enregistrer un nouveau record, selon le dernier rapport de la Banque mondiale publié samedi.

Le montant officiel des fonds envoyés dans les pays en voie de développement devrait s'accroître de 10,8 % cette année pour atteindre 528 milliards de dollars.

« Ce nouveau record suit une croissance solide de 7,8 % enregistrée en 2017 », commente l'institution dans un communiqué.

Au total, les transferts vers l'étranger, c'est-à-dire incluant ceux à destination des pays riches, devraient s'élever à 689 milliards en 2018, soit un bond de 10,3 %.

Les transferts d'argent ont afflué dans toutes les régions mais de manière plus marquée en Europe et en Asie centrale (20 %) ainsi qu'en Asie du Sud (+13,5 %), suivies de l'Afrique sub-saharienne (+9,8 %), du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (+9,1 %), de l'Amérique Latine et des Caraïbes (+9,3 %), enfin de l'Asie de l'Est et du Pacifique (+6,6 %).

L'augmentation de ces transferts d'argent est directement corrélée à la solidité de l'économie et de l'emploi aux États-Unis, à un rebond dans les pays du Golfe et de la Russie, a également expliqué la Banque mondiale.

L'Inde a été l'un des principaux pays destinataires de ces fonds avec un total de 80 milliards de dollars, suivie de la Chine (67 milliards), du Mexique et des Philippines (34 milliards chacun) et enfin, de l'Égypte (26 milliards).

Se tournant vers l'avenir, la Banque mondiale anticipe une croissance plus modérée des transferts d'argent pour 2019 en raison d'un ralentissement de la croissance mondiale.  

« Les transferts futurs vers les pays pauvres ou à revenus moyens devraient s'accroître de 4 % pour atteindre 549 milliards. Les transferts totaux devraient augmenter de 3,7 % à 715 milliards en 2019 », détaille ainsi la Banque mondiale.

Les frais de transfert pour un envoi de 200 dollars vers son pays d'origine étaient de 6,9 % en moyenne au troisième trimestre 2018, à peine moins qu'au premier trimestre (7,1 %), indique également la Banque mondiale, qui déplore régulièrement ces coûts jugés élevés.

Et l'Afrique sub-saharienne demeure la région où envoyer son argent demeure le plus coûteux avec un frais de transfert moyen de 9 %.

Les hausses des transferts d'argent enregistrées en 2017 et 2018 interviennent après deux années de baisse.