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Marche pour le climat : « gilets verts » et « gilets jaunes » défilent en nombre dans toute la France

Quelques dizaines de milliers de personnes ont marché pour le climat, dont une partie portant des gilets jaunes, et appelant à lutter contre l’urgence climatique et l’urgence sociale.

Le Monde

Publié le 08 décembre 2018 à 14h58, modifié le 08 décembre 2018 à 15h48

Temps de Lecture 4 min.

Marche pour le climat, à Paris, samedi 8 décembre.

Le climat, victime collatérale d’une révolte des « gilets jaunes » ? Quelques dizaines de milliers de personnes participaient samedi 8 décembre à des marches pour le climat dans plusieurs villes de France, dont une partie portaient des gilets jaunes, avec des slogans appelant à lutter dans un même élan contre « l’urgence climatique » et l’urgence sociale.

Des marches étaient annoncées dans plus de 120 villes en France dans le cadre d’un appel international de dizaines d’ONG et syndicats, à l’occasion de la conférence climat de l’ONU, qui a lieu actuellement en Pologne. En France, ces défilés font suite à deux précédentes mobilisations, en septembre et octobre, qui avaient réuni 130 000 manifestants.

A Paris, plusieurs milliers de personnes — 25 000 selon les organisateurs — dont certaines revêtues de gilets jaunes, ont rallié la place de la République peu après 16 heures, dans une ambiance très familiale.

Malgré les craintes pour la sécurité, après les heurts ayant marqué les rassemblements de « gilets jaunes » samedi dernier, il n’était pas question pour les organisateurs de la marche parisienne de la reporter alors les mauvaises nouvelles s’accumulent : boom des émissions mondiales de gaz à effet de serre, accélération des impacts, grand écart entre objectifs de l’accord de Paris et actions des pays…

Le parcours a cependant été modifié, pour l’éloigner des Champs-Elysées. Le cortège est parti de Nation à 14 heures, direction République. Il s’est ouvert par deux banderoles : « Alarme climatique », mais aussi « Fin du monde, fin de mois, changeons le système », clin d’œil aux revendications sociales des « gilets jaunes ».

« Gilets jaunes, gilets verts, on exprime la même colère », scandait la manifestation, qui devait se poursuivre avec des prises de parole et un concert place de la République, avec pour mots d’ordre fête et non-violence. Cyril Dion, le réalisateur de Demain, a d’ailleurs invité une délégation de « gilets jaunes » à prendre la parole.

Nos journalistes Stéphane Mandard et Violaine Morin ont suivi le cortège :

« L’explosion du climat comme l’explosion des inégalités sociales sont les deux symptômes d’un même modèle de développement qui abîme l’environnement comme il abîme les femmes et les hommes », a déclaré l’eurodéputé Yannick Jadot, tête de liste d’Europe Ecologie-Les Verts aux prochaines européennes, présent dans la marche parisienne.

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Le WWF n’y était pas, emboîtant le pas au ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, et à Nicolas Hulot, qui étaient favorables à un report de la marche. Le « Collectif citoyen pour le climat » s’est par ailleurs retiré de l’organisation parisienne, appelant à redescendre dans la rue en 2019.

Réunis pour « les deux causes »

A Lyon, 7 000 personnes selon la préfecture et « au moins 10 000 » selon les organisateurs ont pris part au cortège, dont des dizaines de « gilets jaunes ». « Il n’y a pas d’opposition entre fin du monde et fin du mois », a dit l’un d’entre eux, Pierrick Hartmann.

A Marseille, des milliers de manifestants pour le climat ont été rejoints dans le calme sur le Vieux-Port par des « gilets jaunes ». Derrière plusieurs pancartes jaunes et vertes, les manifestants ont réclamé « une transition écologique et solidaire ». « Notre marche est citoyenne et ouverte à tous, beaucoup de gilets jaunes veulent changer le système », selon Boris Kalin, l’un des organisateurs.

A Bordeaux, des centaines de manifestants ont entamé une marche dont le parcours avait, là aussi, été dévié pour la séparer des « gilets jaunes ». Autour d’un grand globe sur lequel était inscrit « Unis pour le climat », certains étaient pourtant venus pour les deux causes, comme Stéphanie Faverau, 24 ans, de Talence : « Je suis là pour défendre la nature et les droits de l’humain. Il faudrait un peu plus d’égalité sur la répartition de l’argent. »

Jean-Luc Mélenchon, présent à Bordeaux pour la convention annuelle de La France Insoumise, est venu se glisser parmi les manifestants pour le climat. « On soutient les deux démarches. On ne peut avoir de justice climatique sans justice sociale, c’est une évidence aujourd’hui », a réagi Loïc Prud’homme, l’un des cinq députés « insoumis » l’accompagnant.

A Rennes, 2 200 personnes, selon la police, ont manifesté dans le calme, dont une cinquantaine de « gilets jaunes », tandis qu’à Reims, environ 600 personnes ont défilé. Des manifestations françaises qui faisaient écho à d’autres dans le monde, dont une à Katowice, en Pologne, où se tient la COP24 jusqu’à la fin de semaine prochaine.

« Fin du monde, fin de mois, changeons le système »

La précédente marche pour le climat organisée en France, en octobre, avait rassemblé plusieurs dizaines de milliers de manifestants, dont 14 500 à Paris selon un comptage réalisé par le cabinet Occurrence. Celle de septembre avait rassemblé 115 000 participants dans toute la France, selon les organisateurs, dont 18 500 à Paris selon la préfecture de police (50 000 selon les organisateurs).

L’appel à marcher pour le climat avait été lancé sur Facebook par Maxime Lelong, un entrepreneur de 27 ans qui n’avait jusque-là jamais manifesté. Après un été marqué par une série de catastrophes climatiques et la démission fracassante de Nicolas Hulot du ministère de la transition écologique et solidaire, une nouvelle onde de choc a lieu début octobre avec le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat – le GIEC – exhortant à des transformations « sans précédent » de la société pour limiter le réchauffement à 1,5 °C.

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