Suisse : les exilés fiscaux ne reviennent pas en France

Sur les 300 plus riches de Suisse, 54 possèdent un passeport tricolore, selon le magazine helvète « Bilan ». Un échec pour Emmanuel Macron ?

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Malgré les réformes fiscales d'Emmanuel Macron, les riches domiciliés en Suisse ne semblent pas vouloir revenir en France. 

Malgré les réformes fiscales d'Emmanuel Macron, les riches domiciliés en Suisse ne semblent pas vouloir revenir en France. 

© AFP

Temps de lecture : 3 min

Sur les 300 plus riches de Suisse, 54 possèdent un passeport tricolore. Leur fortune globale, estimée à 92,3 milliards de francs suisses (82,2 milliards d'euros), a bondi de 13,5 % en un an. Dans son hit-parade des nantis, le magazine suisse Bilan s'intéresse tout particulièrement aux Français. Ce sont d'abord les plus nombreux des étrangers à privilégier la quiétude des Alpes et des lacs, et accessoirement les forfaits fiscaux. Ensuite, depuis son élection, Emmanuel Macron n'a-t-il pas chamboulé la fiscalité française pour tenter de faire revenir les grandes fortunes dans l'Hexagone ?

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Eh bien, c'est raté, comme le souligne l'article : « Les enfants aussi quittent la France. » Le magazine a notamment déniché en 2018 deux nouveaux « riches« qui se sont établis respectivement dans le canton du Valais et à Genève. D'abord Alain Boucheron, haute figure de la joaillerie française, a pris ses quartiers à Zermatt. Il y pratiquerait le ski et la haute montagne. Il « pèse« , selon les estimations de Bilan, entre 270 et 360 millions d'euros. Alain Boucheron a créé dans le canton de Vaud la société Diamantina Services. Spécialiste de la promotion immobilière, la famille Cappelli (90 à 180 millions d'euros) vient d'annoncer un projet immobilier à Genève. Quant au fondateur de l'entreprise, Jean-Claude Cappelli, il a choisi de s'établir dans le canton du Valais.

Plus de 6 milliards de gains en un an

Ce ne sont pas, de très loin, les plus grosses fortunes françaises dans la Confédération. Largement en tête, Gérard Wertheimer (Chanel), installé à Genève, a vu ses économies bondir de… 6,3 milliards en une seule année. C'est le troisième plus riche de Suisse, avec un patrimoine estimé entre 16 et 17 milliards d'euros. La famille Castel, également à Genève, arrive ensuite avec un bas de laine de 11,6 à 12,5 milliards d'euros. Grâce à la vente de vin, de bière et de boissons gazeuses, notamment en Afrique, le groupe a augmenté ses avoirs de presque un milliard en un an.

En revanche, Patrick Drahi (télécoms, presse) a, lui, perdu autour d'un milliard d'euros. La fortune de ce résident du canton du Valais ne serait plus que de 5,3 à 6,3 milliards. Toutefois, Bilan rappelle que son groupe Altice Europe serait endetté à plus de 31 milliards d'euros. Patrick Drahi précède toujours la famille Peugeot, établie dans le canton de Vaud (4,5 à 5,4 milliards, en hausse de 180 millions d'euros). Arrivent ensuite les familles Despature (Somfy), à Genève, Lescure (Seb), à Genève, Benjamin de Rothschild (banque), également à Genève. Des patrimoines stables estimés entre 2,7 et 3,6 milliards.

Cafouillages et incertitudes

Comment expliquer l'échec de l'appel du pied d'Emmanuel Macron aux réfugiés fiscaux, sachant que 634 contribuables supplémentaires, avec un revenu supérieur à 300 000 euros, ont quitté la France ? Le magazine suisse met l'accent sur les flottements, les cafouillages (comme sur la réforme de l'impôt sur le revenu) et surtout sur les incertitudes. « Que se passera-t-il en 2022, lors de la prochaine élection présidentielle ? Bref, il est impossible pour le contribuable d'élaborer une planification fiscale à moyen terme. (…) Ceux qui ont franchi le pas de l'exil il y a de nombreuses années semblent n'avoir aucune envie de revenir en arrière », lâche Bilan.

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Commentaires (180)

  • g6d973

    La bêtise, la c... Rie et l'entêtement des GJ, encouragées par LFI et RN, voire LR, est le meilleur vaccin pour dissuader ceux qui sont partis de revenir.
    Cela peut même inciter ceux qui restent à partir, puisque GJ leur reprochent d'être de sales bourgeois, profiteurs, etc. Un pays où tout le monde est pauvre, comme la Corée du Nord ou le Vénézuéla semble être leur objectif, .
    Il faut être masochiste ou vraiment patriote pour rester en France si on est riche.

  • padua

    Je vous garantis que Salvini ne partage pas votre bonne humeur concernant les 45 milliards d'euros qui ont quitté les banques italiennes.

  • LEGAUTH

    Mais pourquoi diable voulez vous qu'ils reviennent dans un pays où les règles changent aussi vite que les saisons ? Bien sûr je déplore ces émigrations économiques mais tout en les comprenant. Le problème aujourd'hui est de faire en sorte que les futurs "riches", nos jeunes brillants, courageux et entreprenants ne partent plus vers des cieux plus cléments où le peuple de base ne leur reproche pas l'argent qu'ils gagnent et qui profite au pays qui les accueille... Mais plus à la France.