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Afrique du Sud

L'Afrique du Sud adopte officiellement le salaire minimum

Après quatre ans de discussion, l’Afrique du Sud, pays le plus inégalitaire du monde, a opté pour la mise en place d’un salaire minimum, ce 7 décembre. Le président Cyril Ramaphosa a finalement signé la loi, qui s’appliquera à partir du 1er janvier 2019.

Les mineurs de la mine de platine de Marikana se déclarent présents avant de reprendre leur travail, le 25 juin 2014.
Les mineurs de la mine de platine de Marikana se déclarent présents avant de reprendre leur travail, le 25 juin 2014. REUTERS/Skyler Reid
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En Afrique du Sud, le chef de l'Etat reconnaît lui-même que le futur salaire minimum, qui représente l’équivalent de 1,27 euro de l’heure et s'appliquera à partir du 1er janvier prochain, est bien trop faible. Mais Cyril Ramaphosa justifie son choix en affirmant ne pas vouloir pénaliser une économie sud-africaine en berne.

Dans le pays, quasiment un travailleur sur deux gagne en dessous de 1,27 euro de l’heure, le montant du futur salaire minimum, à l'instar de Chris, serveur à Johannesburg.  « Je pense que cela va avoir un impact positif, estime-t-il. Je sais que cela m’aidera beaucoup. Je serai assuré d’avoir un salaire fixe plutôt que d’être payé 5 euros pour une journée ».

Faire respecter la loi

La mesure va toucher la plupart des petites et moyennes entreprises du pays. Un responsable de restaurant, qui souhaite rester anonyme, devra sûrement se séparer de quelques employés. « Il y a beaucoup de petits commerces, des restaurants ou des bars, explique-t-il. C’est horrible de voir que l’on sous-paye nos employés. Particulièrement quand on leur verse 150 euros pour un mois entier de travail. Mais si vous n’avez pas l’argent, vous ne pouvez plus les employer. Et ils feront quoi ? Et bien ils partiront ».

►A (ré)écouter : Afrique économie : L'Afrique du Sud veut instaurer un salaire minimum national

Certains craignent une augmentation du taux de chômage. Pour l’analyste Teddy Bell, cette mesure aura plutôt pour conséquence une explosion de l’économie informelle et de l’emploi de travailleurs étrangers.

« Nous n’avons pas assez d’inspecteurs du travail, analyse-t-il. Les syndicats ne sont pas bien organisés. Cela ne pourra jamais être complétement respecté. Car l’État n’a pas la capacité de faire respecter la loi ». D'autant plus que la mesure ne touche pas les travailleurs domestiques et agricoles, qui représentent 1,5 million d’employés sud-africains.

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