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«Gilets jaunes» : les surréalistes leçons de maintien de l'ordre de Trump, Poutine ou Erdogan

VIDÉO - Les images de violence des manifestations à Paris ont suscité des réactions assez ironiques chez les dirigeants du monde.

Comble de l'ironie: les «démocratures» donnent des leçons d'humanisme à la France d'Emmanuel Macron. Le président russe, Vladimir Poutine, appelle «les autorités parisiennes à s'abstenir de tout recours excessif à la force conformément aux principes de l'humanisme». Tout au long de la semaine, plusieurs médias russes avaient imputé les violences aux services de renseignements américains. «L'affaiblissement de Macron et son éventuelle démission servent les intérêts de Trump», écrivait Rossiiskaïa Gazeta, tandis que les médias russes à Paris, Russia Todayet Spoutnik, couvraient intensivement les manifestations des «gilets jaunes».

Même souci de protéger les manifestants chez un autre autocrate, en la personne du président turc, Recep Tayyip Erdogan. Celui qui a fait embastiller des centaines de journalistes et universitaires dénonce «l'usage disproportionné de la force». Le reis turc s'inquiète d'un déferlement «d'actes terroristes» à travers la France.

Les approximations de Trump

Pour la deuxième fois en moins d'une semaine, Donald Trump, de son côté, exploite les troubles pour critiquer l'accord de Paris sur le climat, estimant que le mouvement des «gilets jaunes» est la preuve que cet accord «ne marche pas si bien que ça pour Paris». «Manifestations et émeutes partout en France», écrit, samedi, le président américain sur Twitter. «Les gens ne veulent pas payer de grosses sommes d'argent, beaucoup aux pays sous-développés (qui sont gouvernés de manière discutable), avec l'objectif, peut-être, de protéger l'environnement», poursuit Donald Trump, qui affirme que de nombreux manifestants «chantent “Nous voulons Trump”. J'adore la France».Un slogan mensonger selon le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian: c'est lors de la visite du président américain à Londres que des personnes avaient lancé cet appel.

Jean-Yves Le Drian demande à Donald Trump de ne pas se mêler de politique intérieure française - Regarder sur Figaro Live

« Macron n'est plus un problème pour moi ou pour l'Europe. Il est un problème pour les Français

Matteo Salvini, ministre de l'Intérieur italien

En Italie, le donneur de leçons est Matteo Salvini, ministre de l'Intérieur, vice-président du Conseil et chef de file d'une Ligue fortement droitière. «Macron, assène-t-il, n'est plus un problème pour moi ou pour l'Europe. Il est un problème pour les Français.»

À Téhéran, où l'on n'hésite pourtant pas à manier le bâton contre les manifestants, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bahram Qassemi - et probable ambassadeur de la République islamique en France -, déclare que «le gouvernement français ne peut pas persister dans la violence contre son peuple. Nous lui recommandons de faire preuve de retenue», ajoute le responsable iranien, dont le pays est en froid avec la France.

D'autres - en Égypte notamment - voient, derrière les flambées de violence en France, la main de leurs ennemis, les islamistes liés aux Frères musulmans au premier chef. Proche du président Abdel Fattah al-Sissi, le quotidien Al-Masri al-Youm dénonce «l'organisation secrète des Frères musulmans», l'obsession du pouvoir au Caire. Quant à certains responsables politiques libanais, des chrétiens maronites notamment, ils n'hésitent pas à se demander si «des Français d'origine maghrébine ne sont pas à l'œuvre» dans les violences de ces dernières semaines.

Laure Mandeville : « Trump est une forme de "gilet jaune" à l'américaine. » - Regarder sur Figaro Live

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