Des élèves belges "prêts à la guerre" contre les étrangers de leur école

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Des élèves belges veulent s'attaquer à la classe de leur école accueillant des étrangers
©D.R.

Combien de temps le groupe aurait-il pu rester secret ? Plusieurs élèves âgés de 17 et 18 ans de l’école technique KTA de Bruges se sont retrouvés au sein d’un groupe privé sur Facebook. Un de leurs souhaits explicites était d’organiser une attaque contre une classe de leur école dans laquelle des élèves issus de l’immigration étaient pris en charge. Dans ce groupe Facebook, les élèves allaient jusqu’à poster des messages vidéo violents et des photos qui les présentaient munis d’armes et d’uniformes.

Comme le raconte Het Nieuwsblad ce lundi, c’est un conseiller étudiant qui a surpris un élève tenant ouvertement des discours racistes. Interrogé alors par la direction, cet élève a révélé l’existence de ce groupe Facebook intitulé “L’alliance de la droite de la KTA”.

Pas de violation de la loi sur les armesL’école a tout de suite fait appel à la police. Le parquet de Bruges a de son côté ouvert une enquête et effectué une perquisition chez un élève qui présentait une arme sur l’une de ses photos. Cette arme appartenait à son père, un collectionneur détenant les permis nécessaires pour en disposer. Il n’y a donc pas eu violation de la loi sur les armes, a spécifié le procureur de Bruges. Aucune arrestation n’a dès lors été faite et personne n’a été conduit devant le juge de la jeunesse. Pour l’école, la question est désormais celle des sanctions à appliquer. “Pour le moment, personne n’a été renvoyé de l’école. Nous examinons toujours les mesures qui doivent être prises”, a déclaré au quotidien flamand Greet Verleye, le porte-parole de l’école.

L’indispensable citoyennetéCette question de la violence et de la radicalisation est une thématique qu’a beaucoup travaillée le sociologue et philosophe Bruno Derbaix qui accompagne des établissements en Belgique francophone. En abordant la question de l’extrémisme violent dans son dernier ouvrage intitulé Pour une école citoyenne, il note qu’il est “judicieux de se demander de quoi le phénomène de la radicalisation est le signe”, alors qu’il naît “surtout de notre incapacité à vivre les valeurs qui fondent notre société”.

Pour lui, c’est uniquement en abordant la question de la sorte que le phénomène de la radicalisation d’un élève pourra véritablement être pris dans sa globalité. De même, c’est notamment par la mise en place d’une culture et de principes promouvant la citoyenneté à l’école que des réponses efficaces seront apportées. Mieux encore, affirme-t-il, une telle éducation ne concerne pas que le long terme. “Lorsqu’un dispositif de citoyenneté active est sérieusement mis en place, il ne faut que deux ou trois ans pour observer un impact sensible sur le climat de l’établissement et la culture des élèves. Deux ou trois semaines pour un individu, deux ou trois ans pour un établissement, à mes yeux, c’est du court terme.”

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