L'enquête du procureur Mueller se rapproche encore de Trump
Les procureurs fédéraux déclarent pour la première fois que l'avocat Michael Cohen aurait acheté le silence de deux femmes sur demande directe du président.
« Il existe une réelle perspective pour que le jour même où Donald Trump quittera son poste, le ministère de la Justice puisse le mettre en accusation, et qu'il pourrait être le premier président depuis très longtemps à risquer la prison ».
Les mots d'Adam Schiff, élu démocrate de Californie, à la Chambre des représentants des Etats-Unis, sont durs, mais ils illustrent bien l'atmosphère qui règne après des informations indiquant que le président des Etats-Unis a directement chargé son ancien avocat Michael Cohen de verser illégalement de l'argent à deux femmes l'accusant de relations extraconjugales en 2016, alors qu'il était candidat à la Maison Blanche.
L'information provient de documents des procureurs publiés vendredi dans le cadre des réquisitions à l'encontre de Michael Cohen. C'est la première fois, que les magistrats déclarent que l'avocat a agi sous la direction de Trump.
Le retour de la procédure d'impeachment
En plus d'impliquer directement Donald Trump dans les paiements versés aux deux femmes, Michael Cohen aurait également déclaré aux procureurs qu'il pensait que le directeur financier de la « Trump Organization » ainsi que Donald Trump auraient accepté la décision de le rembourser pour l'un de ses paiements.
Mais pour l'instant, ni le directeur financier, Allen Weisselberg, ni aucun autre dirigeant de la « Trump Oragnization », n'a été directement accusé par les magistrats, rappelle le New York Times. Cependant, au moment du paiement aux deux femmes, Donald Trump était bel et bien le patron de l'entreprise, bien qu'en ayant confié la gestion à ses fils aînés.
« C'est une fraude massive », a rétorqué Jerrold Nadler, représentant démocrate pour le 10e district de New York, qui laisse de nouveau entrevoir une procédure d'« Impeachment » à l'encontre du président : « Le Congrès républicain a absolument essayé de protéger le président, le nouveau Congrès n'ira pas dans ce sens », a poursuivi Nadler, qui ajoute que la chambre à majorité démocrate allait enquête de façon « agressive » sur ce qu'il s'est passé pendant la campagne.
De leur côté, les républicains tentent de défendre Donald Trump. Sur NBC News, le sénateur Rand Paul a minimisé les violations présumées affirmant que de tels faux pas ne devraient pas être « criminalisés ».
Quant aux menaces d'investigations plus « agressives », il met en garde, « nous allons devenir une république bananière, où chaque président sera poursuivi et où chaque président sera jeté en prison à la fin de son mandat ». Pour le Washington Post qui cite des sources « officielles », la Maison Blanche adopte la stratégie du « haussement d'épaules » dans l'enquête du procureur spécial Robert Mueller, en se basant sur le calcul que la base électorale du parti républicain s'appuiera d'abord sur ce que Trump « leur dira de croire ».
Jean-Philippe Louis