Les taux d’emprunt immobilier n’ont jamais été aussi bas… Preuve que, quand les banques s’en donnent la peine, elles jouent le jeu de la concurrence. Mais pour les autres services bancaires, il y a de quoi leur tirer l’oreille. L’assurance emprunteur ? Elles continuent à la vendre à prix d’or, tout en vous empêchant de filer ailleurs. Leurs frais en cas d’incident de paiement ? Elles les empilent, dans une opacité telle que les pouvoirs publics s’en mêlent régulièrement. Les agios dus à la suite d’un découvert ? Ils flirtent toujours avec les 20%… Revue de détail de ces petites rivières qui font les gros profits.

CEUX QUI VOUS FONT GAGNER DE L’ARGENT

  • Panorabanques, MeilleureBanque : ils dénichent la banque adaptée à votre profil

De 150 à 200 euros par an : voilà ce qu’on peut économiser, en moyenne, en faisant jouer la concurrence entre banques. Pour savoir laquelle est la plus adaptée à votre profil, passez par des comparateurs en ligne spécialisés comme Panorabanques ou MeilleureBanque. Exhaustifs, ils recensent les tarifs pratiqués par plus de 150 établissements, qu’il s’agisse des opérations de base (frais de tenue de compte, virements…) ou d’opérations moins usuelles (retraits à l’étranger, incidents de paiement…). Leur logiciel, qui inclut les offres packagées de services, permet même de choisir la meilleure formule au sein de sa propre banque. Cerise sur le gâteau, ces comparateurs vous donnent droit aux primes d’ouverture, en général de 80 euros, réservées aux nouveaux venus.

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  • Boursorama, Fortuneo, ING Direct, Orange Bank : elles rabotent toujours plus les frais bancaires

Avec la plupart des banques en ligne, la promesse est simple : de la carte de paiement aux commissions d’intervention en passant par la tenue de compte, les services de base sont gratuits. De quoi réduire la facture, au pire, à une quarantaine d’euros par an, notamment si vous réalisez des opérations à l’étranger. Seul bémol : il faudra, pour avoir droit à cette gratuité, soit montrer patte blanche en affichant un minimum de revenus mensuels (1.000 euros net, par exemple, chez Boursorama, et 1.200 euros chez Fortuneo), soit rendre le compte réellement actif, comme chez ING Direct, qui exige d’y verser au moins 1.200 euros par mois, ou chez Orange Bank, qui impose au minimum trois opérations dans le mois. Comptez sinon 5 euros de frais mensuels.

>> À lire aussi - Tarifs bancaires 2018 : les banques les moins chères selon votre profil en Île-de-France

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CEUX QUI VOUS TONDENT

  • Fédération bancaire française : elle a cherché à bloquer toute résiliation d’assurance de prêt

Pour continuer à s’accaparer 85% du marché de l’assurance d’emprunt, les banques ont d’abord tenté la voie juridique, en contestant la mesure qui visait à autoriser la résiliation annuelle de contrat, à date anniversaire. Argument officiel, développé par les avocats missionnés par la directrice générale de la Fédération bancaire française (FBF), Marie-Anne Barbat-Layani : le risque de démutualisation, qui amènerait les emprunteurs les plus âgés, ou à la santé fragile, à payer plus cher. Voilà qui n’a pas convaincu le Conseil constitutionnel, qui a finalement validé la mesure, début 2018. Martial Bourquin, le sénateur à l’origine de la mesure, estimait que, sur 100 euros de prime d’assurance versés, 50 euros en moyenne constituaient des commissions.

Depuis, le secteur s’emploie à mettre des bâtons dans les roues aux quelque 8 millions de clients concernés. Leur astuce préférée : rester flou sur la date servant de référence à la demande de résiliation, entre celle de signature du contrat, celle d’effet du contrat, ou encore celle de signature de l’offre de prêt. Début octobre, l’organisme de régulation du secteur, l’ACPR, a même mis en garde, sans citer son nom, une banque qui, face aux emprunteurs sollicitant une délégation, appliquait des hausses de taux ou de frais de dossier. Depuis, bonne nouvelle pour les emprunteurs, les professionnels sont tombés d’accord sur la date qui fera foi afin de résilier son contrat : c’est la date anniversaire de la signature de l’offre de prêt qui servira de référence à tous les contrats, en cours et à venir. Cette décision devrait être effective au second semestre 2019... de quoi faire jouer plus facilement la concurrence ?

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  • Ministère de l’Economie, Banque de France : ils ont tué le PEL et le livret A

C’était trop beau pour durer ! Le plan d’épargne logement (PEL), dont le taux avait déjà été raboté à 1% le 1er août 2016, est désormais soumis, dès la première année, à l’impôt sur le revenu, en plus des prélèvements sociaux. Résultat : la rentabilité des plans nouvellement ouverts n’est plus que de 0,7% net, bien loin des 2,11% encore servis fin 2014. Il faut dire que de tels rendements garantis obligeaient les banques à provisionner des dizaines de millions d’euros dans leurs comptes. "Une anomalie de marché", avait ainsi plaidé François Villeroy de Galhau en 2014, alors qu’il n’était que directeur général adjoint de BNP Paribas. Le même qui, une fois nommé gouverneur de la Banque de France, avait préconisé une baisse du taux… et été entendu.

Bercy n’a rien à lui envier en matière de coup de rabot porté à l’épargne réglementée. C’est ainsi que la nouvelle formule de calcul du taux du livret A, validée en avril dernier par le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, ne protégera plus automatiquement le capital de l’inflation. Ainsi, si elle avait été appliquée au 1er août dernier, le rendement obtenu n’aurait été que de 0,5%, son nouveau plancher.

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>> À lire aussi - L’assurance vie confirme son retour en forme, au détriment du PEL et du Livret A

  • LCL, HSBC : ils vous lient à eux durant au moins dix ans

Discrètement mise en place début janvier 2018, la nouvelle règle permettant aux banques, en contrepartie d’un avantage à la signature du prêt, d’imposer à leurs emprunteurs immobiliers de domicilier leurs revenus jusqu’à dix années de suite chez elles commence à faire quelques adeptes. Si BPCE a fini par reculer, HSBC et LCL se sont ainsi emparés de cette possibilité. Chez le premier, le rabais octroyé, de 0,3 point, est tout de même assez important. Mais le second, qui a décidé de laisser le choix entre plusieurs contreparties, pourrait se montrer plus généreux : il propose soit une réduction d’au moins 300 euros sur les frais de dossier, soit des indemnités de remboursement anticipé allégées, soit… 0,05 point de ristourne sur le taux nominal ! Autant dire que la banque n’aura aucun mal à récupérer ces maigres avantages, en augmentant par exemple ses frais du quotidien. Ne laissant d’autre choix au client, dès lors, que de quitter l’établissement, au risque de se voir reprendre l’avantage consenti.

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  • BPE, Caisse d’épargne d’Auvergne et du Limousin, Crédit mutuel Massif central : ils vous mettent toujours plus dans le rouge

Une course sans fin ! Après avoir limité, en 2008, à 20 euros les frais de rejet de prélèvement, puis, en 2014, à 8 euros les commissions d’intervention, voilà que les pouvoirs publics veulent inciter les banques à plafonner, à 20 euros par mois et 200 euros par an, l’ensemble des frais d’incident bancaire. Une mesure qui ne devrait toutefois concerner que la clientèle identifiée comme fragile, soit environ 500.000 personnes. Les millions d’autres devraient donc continuer à se faire assaisonner, certains de ces frais, pris à l’unité, étant équivalents à ce futur plafond. Exemple avec la lettre d’information aux débiteurs, censée prévenir le client d’un découvert non autorisé. Dans sa version recommandée, elle est facturée 16,50 euros en moyenne. Mais les banques les plus gourmandes, comme la BPE ou la Caisse d’épargne d’Auvergne et du Limousin, la font grimper à 36 euros, suivies par le Crédit mutuel Massif central, à 29 euros.

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Autre entourloupe, révélée fin septembre par l’association Unaf et 60 Millions de consommateurs : depuis 2017, les 16 Caisses d’épargne comme les 12 Banques populaires avaient décidé que, du moment que le compte s’affichait en rouge en fin de journée, c’était chacune des opérations de débit effectuées au cours de ce même jour qui devait nécessiter une commission d’intervention, même si le compte était, à ce moment-là, créditeur… Le groupe BPCE a depuis annoncé la révision de ces modalités.

>> À lire aussi - L'UFC-Que Choisir porte plainte contre Western Union et MoneyGram

  • Crédit agricole de Lorraine : ses prêts aux investisseurs étaient trop risqués

Toxiques, les prêts proposés au tournant des années 2000 par le Crédit agricole Lorraine l’étaient pour le moins. Libellés en monnaie suisse, pays où les conditions d’emprunt étaient alors plus avantageuses, ils impliquaient logiquement que les clients les remboursent en convertissant leurs mensualités de l’euro vers le franc suisse. Ce qui a vite posé problème, à la suite de l’envolée de la monnaie helvétique. Certains se sont ainsi retrouvés à devoir l’équivalent, converti, de 150.000 euros de capital, quand ils avaient pourtant remboursé la moitié des 120.000 euros empruntés au départ ! La Cour de cassation a sanctionné, en juillet dernier, cet établissement, en s’appuyant sur le bon vieux principe qu’un emprunteur payé en euros et souhaitant réaliser un investissement en euros aurait dû emprunter dans la monnaie ayant cours légal, l’euro. La nullité de ces prêts devrait permettre aux clients lésés de n’avoir que le capital initial à rembourser.

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  • Banque Palatine, Milleis, SMC, Crédit du Nord : ils salent leurs tarifs du quotidien

Jusqu’à 60% de plus que la moyenne, établie à 143 euros par an : il en coûtera cher aux cadres souhaitant devenir clients de la Banque populaire du Nord, de la Banque Palatine ou de Milleis, l’ex-Barclays. Ce type de profil se verra ainsi respectivement ponctionné, pour l’utilisation d’un panel de services du quotidien, de 229, 218 et 196 euros par an. Selon les calculs établis en exclusivité par le comparateur Panorabanques à partir des plaquettes tarifaires en vigueur en septembre 2018, ce sont d’ailleurs toujours les mêmes établissements que l’on retrouve dans le quinté des banques les plus coûteuses, quel que soit le profil de consommation. A ces trois premières enseignes pourront donc s’ajouter le Crédit du Nord et la SMC, cette dernière n’étant que la filiale de la première. Un classement pas si étonnant, ces banques se démarquant, notamment, par l’abus de frais de tenue de compte, facturés de 30 euros par an à la Banque populaire du Nord jusqu’à 76 euros à la Banque Palatine.

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>> À lire aussi - Tarifs bancaires 2018 : l'incroyable flambée des frais de tenue de compte

  • Crédit agricole Alpes-Provence et Corse, LCL : avec eux, la mort coûte très cher

Comme s’il ne suffisait pas de se faire ponctionner de son vivant, les banques s’y entendent aussi pour faire les poches… aux défunts. Il leur a suffi d’inventer la ligne tarifaire "frais de succession", correspondant à la manipulation nécessaire pour fermer le compte avant de transférer l’argent aux héritiers, souvent vers un autre établissement. "Une tâche pour laquelle elles prélèvent 308 euros en moyenne, dans le cas moyen d’une succession totalisant 30.000 euros d’avoirs bancaires, comptes-chèques et livrets d’épargne confondus", explique Maxime Chipoy, responsable de MeilleureBanque.

Comme toujours, le mode de facturation de ces commissions n’obéit à aucune logique. Ainsi, le Crédit agricole Alpes Provence prélève 616 euros, répartis entre 56 euros de frais fixes et 560 euros pour la tranche d’avoirs comprise entre 20.001 et 40.000 euros. Tandis que la deuxième banque la plus coûteuse, LCL, perçoit 535 euros, dont 460 euros forfaitaires pour les avoirs de plus de 15.000 euros, auxquels s’ajoutent 0,50% des avoirs supérieurs à 15.000 euros. Le Crédit agricole Corse, enfin, ajoute à ses 350 euros forfaitaires des frais de transfert vers un autre établissement de 160 euros.

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>> À lire aussi - Succession : les frais bancaires poursuivent leur flambée

  • Banque populaire Aquitaine Centre Atlantique : elle ponctionne tout transfert d’épargne logement

Gratuit, le changement de banque ? Pas pour la majorité de clients qui, en plus de leur compte-chèques, dont la clôture ne peut être facturée, détiennent un PEL, un CEL ou un PEA. Autant de produits dont l’avantage fiscal associé dépend de la date d’ouverture, et que le détenteur est donc obligé de transférer. Prenons le cas d’un PEL de 10.000 euros : son transfert coûtera 150 euros, soit 50% de plus que la moyenne nationale, dans les établissements les plus chers, la Banque populaire Aquitaine Centre Atlantique et le Crédit agricole de Lorraine. Mais on pourrait aussi citer quatre autres enseignes, au tarif élevé de 135 euros, comme la Banque Chalus, deux caisses du Crédit agricole (Centre France et Alpes Provence) et le Crédit mutuel Océan. Le client peut certes, le plus souvent, obtenir le remboursement de ces frais à la nouvelle banque. Mais ce sera autant d’engrangé pour les autres !

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>> À lire aussi - Comment ouvrir ou clôturer un compte bancaire ?

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