Sous la pression grandissante de ses investisseurs, Shell vient d’annoncer plusieurs engagements ambitieux en faveur du climat. Le pétrolier souhaite lier la rémunération de ses dirigeants à l’atteinte de ses objectifs climatiques. De plus, le géant anglo-néerlandais s’engage à quitter les groupes de lobbying défavorables à l’Accord de Paris.

C’est un changement de stratégie important pour Shell. Dans une déclaration conjointe, la major pétrolière et Climate Action 100+, un groupe de 310 investisseurs institutionnels totalisant plus de 32 000 milliards de dollars d’actifs sous gestion, ont pris plusieurs engagements en faveur du climat, à l’occasion de la COP24 en Pologne.
L’une des annonces les plus frappantes porte sur la mise en place de critères de performance environnementale pour fixer la rémunération de ses dirigeants. Cela concernerait potentiellement 1 200 cadres, selon le Financial Times. Cette décision sera soumise au vote des actionnaires lors de l’Assemblée générale annuelle de 2020.
Des objectifs climatiques revus tous les ans
Shell annonce aussi vouloir fixer des objectifs de réduction de son empreinte carbone à court terme à partir de 2020. Un reporting annuel sera réalisé et publié dans le rapport de développement durable de l’entreprise puis dans le rapport annuel. Fin 2017, la multinationale anglo-néerlandaise avait adopté des objectifs à long terme : une réduction de ses émissions directes et indirectes de 20 % d’ici 2035 et de 50 % d’ici 2050.
En mai dernier, lors de l’Assemblée générale du groupe, une coalition d’investisseurs avait appelé Shell à aller plus loin et à "traduire sa stratégie climat en objectifs de court et moyen termes, alignés sur l’Accord de Paris pour la période cruciale de 2020-2030". Si leur résolution n’avait pas été adoptée, ils avaient néanmoins réussi à placer la question climatique au cœur des débats. Quelques mois plus tard, il ne fait aucun doute que leur action a bel et bien porté ses fruits.
La major s’engage également à revoir son appartenance à certains groupes de lobbying du secteur qui iraient contre les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat et à remettre un rapport sur ce sujet au premier semestre 2019. Enfin, tous les cinq ans, Shell examinera les contributions climatiques nationales des États (NDC’s) afin d’adapter sa propre stratégie. Le premier examen de ce type devrait avoir lieu après 2022.
Concepcion Alvarez, @conce1

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