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Remaniement : entre Ayrault et Valls la guerre est déclarée

Craignant un changement de Premier ministre, l’entourage Jean-Marc Ayrault a lancé ce mercredi une offensive contre le ministre de l’Intérieur. « Absence de sang-froid », réplique un proche de Manuel Valls.

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Manuel Valls et Jean-Marc Ayrault.

Par Pierre-Alain Furbury, Elsa Freyssenet

Publié le 26 mars 2014 à 19:39

Cette fois c’est la guerre et les médias sont utilisés pour la mener. En moins de 24 heures ce mercredi, l’éventuelle nomination de Manuel Valls à Matignon a essuyé deux tirs de barrages. Celle de la ministre écologiste du Logement Cécile Duflot d’abord, qui a fait savoir via Europe 1 que lors d’un déjeuner la veille avec le ministre de l’Intérieur, elle lui avait tout simplement dit : « Si c’est toi, ce sera sans moi ».

Puis celle dans l’après-midi de Jean-Marc Ayrault dont l’entourage a fait la tournée des rédactions pour transmettre ce message : « Le changement de Premier ministre préoccupe plus les médias que les Français. Ce qui compte, c’est la politique qui est menée et c’est d’avoir une majorité parlementaire pour mener cette politique. Qui d’autre que Jean-Marc Ayrault peut trouver l’équilibre entre toutes les composantes de la majorité présidentielle pour avancer?» Et de poursuivre : « Le redressement du pays n’est pas achevé. » Sous-entendu, on ne change pas de politique et de majorité au milieu du gué et si on ne change pas de politique, pourquoi changer de Premier ministre ? »

Un troisième ministre écologiste ?

Le Premier ministre n’est pas parti seul dans son offensive. Si dans l’entourage de Cécile Duflot, on est prêt à soutenir tout autre Premier ministre que Manuel Valls - « Fabius, Delanoë, Bartolone », égrène-t-on -, le chef de file des sénateurs écologistes, Jean-Vincent Placé, le confient sans ambage : « Je suis pour le maintien de Jean-Marc Ayrault. Un changement à Matignon n’aurait pas beaucoup de sens dans la période ». Les écologistes veulent des signaux sociaux et en matière de transition écologique. A l’aune de leurs résultats électoraux, ils réclament aussi un troisième ministre. Et Cécile Duflot pense qu’un Manuel Valls à Matignon serait invendable à sa base.

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Après le Conseil des ministres de ce mercredi matin, le chef du gouvernement a tardé à revenir. Lorsqu’il est rentré, il était remonté. A-t-il été alarmé par les propos du chef de l’Etat invitant ses ministres à « travailler au redressement de ce pays avec plus de rapidité, de force, de cohérence et de justice sociale » ? Ou a-t-il eu vent du rendez-vous qui a suivi le Conseil entre François Hollande et le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qui milite pour la nomination de Manuel Valls ?

« Une démonstration d’absence de sang froid »

La contre-attaque de Jean-Marc Ayrault fait penser à celle de François Fillon qui à l’automne 2010, avait contre-carré les visées de Jean-Louis Borloo sur Matignon. Sauf que Jean-Marc Ayrault prend un risque majeur en déclenchant cette guerre au sommet : compliquer encore la tâche de candidats aux municipales, déjà en mauvaise posture et qui risquent de lui en vouloir.

La Place Beauvau l’a bien compris qui s’est abstenue de répondre ce mercredi : « Nous ne pouvons pas être en guerre contre le Premier ministre de la France ». Les soutiens du ministre de l’Intérieur se sont chargés de la contre-attaque : « C’est humainement compréhensible et politiquement contre-productif. C’est faire une démonstration d’absence de sang froid ». Sous-entendu, le contraire de ce que recherche le président. Quant à la réponse au tir de barrage de Cécile Duflot, elle ne s'adresse pas à la ministre mais au chef de l'Etat : « Si c’est Duflot qui choisit le Premier ministre, ce n’est pas exactement le signe de fermeté qu’on attend ». Chacun sa manière de faire pression.

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