La Première ministre britannique face à une motion de censure

La Première ministre britannique, Theresa May, arrive pour une réunion avec le président du Conseil européen, Donald Tusk, lors du Conseil européen à Bruxelles, Belgique, le 11 décembre 2018. [EPA-EFE/OLIVIER HOSLET]

Le Royaume-Uni n’est pas prêt de sortir du chaos. Des frondeurs conservateurs ont convoqué un vote de censure contre la Première ministre.

Graham Brady, président du « Comité 1922 », le groupe parlementaire conservateur à la Chambre des communes, a confirmé avoir reçu 48 lettres de députés appelant à une motion de censure contre Theresa May, leur Première ministre. Les frondeurs arrivent donc au seuil de 15 % nécessaire à l’organisation du vote, qui aura lieu à 18h (19h à Bruxelles ou Paris). Le résultat du vote des 316 députés conservateurs devrait être annoncé vers 20h.

S’adressant aux journalistes, Theresa May a jugé que contester son autorité « mettrait l’avenir de notre pays en péril ». Théoriquement, elle devra récolter le soutien de 158 élus pour rester à son poste, mais si plus de 100 conservateurs la désavouent, cela pourrait la pousser vers la sortie. La bataille pour le pouvoir qui s’en suivrait pourrait durer des mois.

Le Royaume-Uni quitte l’UE le 29 mars 2019, sauf si Londres décide de révoquer l’article 50, qui a déclenché le processus du Brexit, ou demande un délai supplémentaire. La Première ministre doit assister à un sommet européen les 13 et 14 décembre. Elle comptait y rechercher de modestes concessions de la part de ses homologues européens, afin de convaincre son parlement de soutenir l’accord négocié avec Bruxelles et ainsi éviter un Brexit dur, sans accord.

May tente de sauver l'accord sur le Brexit

Un sommet consacré au Brexit se tiendra le 12 décembre à Bruxelles, après l’annonce du report du vote à Londres. L’éventualité d’une  renégociation est écartée par les Européens, alors que Theresa May joue ses dernières cartes pour sauver l’accord.

Les « Brexiteers » les plus radicaux, les plus opposés à l’accord, espèrent que le vote de la motion de censure ne sera pas organisé tout de suite, parce qu’ils n’auraient alors pas le temps d’organiser une campagne contre Theresa May et de présenter un candidat alternatif à placer à Downing Street.

Les ministres, dont les candidats potentiels au remplacement de la Première ministre, comme le ténor du Brexit Michael Gove, se sont empressés d’exprimer leur soutien à Theresa May. Cette dernière a prévenu que l’élection d’un nouveau chef de gouvernement retarderait inévitablement le processus du Brexit. Une opinion partagée par le ministre de la Justice, David Gauke, qui a estimé que si elle perdait l’appui du parti « quiconque deviendra Premier ministre devra demander un délai à l’article 50 ».

Theresa May est sous pression depuis qu’elle a perdu sa majorité après des élections anticipées en juin 2017. Les députés mécontents ont commencé à évoquer des lettres de défiance en juillet, après la proposition de son plan de « Chequers » sur les futures relations avec l’UE.

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