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Union européenne

Le parlement européen approuve l'accord de libre-échange historique entre l'UE et le Japon

Ce texte, négocié depuis 2013, est le plus large accord commercial bilatéral jamais conclu entre l'UE et un pays: il concerne plus de 630 millions de personnes et près d'un tiers du PIB mondial.

Ce texte, négocié depuis 2013, est le plus large accord commercial bilatéral jamais conclu entre l'UE et un pays: il concerne plus de 630 millions de personnes et près d'un tiers du PIB mondial. - Olivier Matthys-POOL AFP

Le Parlement européen a approuvé ce mercredi le plus important accord commercial bilatéral jamais négocié. Il prévoit notamment d'ouvrir le marché nippon aux produits agricoles de l'UE. L'industrie automobile japonaise aura libre accès à l'Europe au terme d'une période de sept ans.

Alors que les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine sont au plus haut, le Parlement européen a approuvé un vaste accord commercial de libre-échange entre l'UE et le Japon. Il est le plus important de type bilatéral (entre l'Europe et un pays non-européen) jamais négocié

Ce texte, négocié depuis 2013, concerne plus de 630 millions de consommateurs et près d'un tiers du PIB mondial. Il couvrira dès son entrée en vigueur la quasi-totalité des échanges entre l'espace européen et Tokyo. L'accord profitera en particulier, selon la commissaire au Commerce, Cecilia Malmström, au secteur de l'agriculture de l'Europe.

A terme, 85% des produits agroalimentaires de l'UE pourront entrer au Japon sans droits de douane, mais parfois à l'issue de périodes de transition. Tokyo s'engage aussi à reconnaître plus de 200 indications géographiques comme le Roquefort français, le Tiroler Speck autrichien, le Jambon d'Ardenne belge ou la Polska Wódka (vodka polonaise).

Le riz a été exclu de l'accord de libre-échange

Le riz, un produit hautement symbolique pour les Japonais, est en revanche exclu de l'accord. Les négociations ont été particulièrement complexes sur les produits laitiers, mais l'accord supprimera les droits de douanes très élevés sur plusieurs fromages, avec une période de transition pouvant atteindre quinze ans.

Les Japonais obtiennent de leur côté un libre accès au marché européen pour leur industrie automobile, mais seulement à l'issue d'une période transitoire de sept ans. Cet accord comprendra aussi un chapitre sur le développement durable et une référence explicite à l'accord de Paris de 2015 sur le climat.

L'ensemble de ces dispositions n'ont pas suffi à convaincre les ONG, qui ne cessent de mettre en cause la politique commerciale de Bruxelles, avec en point d'orgue le traité conclu avec le Canada, le CETA, objet d'une vive contestation en 2016.

Les ONG affichent leur opposition à l'accord

"Négocié dans la plus grande opacité" et ratifié "dans l'indifférence générale", cet accord "menace les droits sociaux, l'agriculture, l'alimentation, l'environnement, le climat et même nos principes démocratiques", insistent dans un communiqué commun la Fondation pour la nature et l'Homme (FNH, ex-Fondation Hulot), l'Institut Veblen et Foodwatch.

Sur le plan environnemental, Ceciia Malmström, commissaire européenne, a promis que l'UE travaillerait avec le Japon "pour respecter les critères de l'accord de Paris et pour que les transports soient plus propres". "Au final, ce sont les consommateurs qui décident. Beaucoup d'entre eux, surtout les jeunes, préfèrent acheter des produits locaux. Mais en Europe, il y a des produits qu'on ne peut pas acheter", a-t-elle expliqué.

F.Bergé avec AFP