ANIMAUXSoutenu par la région, le cheval de trait breton reprend du service

Bretagne: Au chômage depuis l’arrivée des machines, le cheval de trait reprend du service

ANIMAUXUne quarantaine de communes utilisent l’animal pour des missions de service public...
A la Bouëxière près de Rennes, le cheval est utilisé comme agent de service public.
A la Bouëxière près de Rennes, le cheval est utilisé comme agent de service public.  - J. Gicquel / 20 Minutes
Jérôme Gicquel

Jérôme Gicquel

L'essentiel

  • Utilisé autrefois pour les travaux agricoles, le cheval de trait breton a connu une longue période d’inactivité avec l’arrivée de machines.
  • Depuis 2013, la région Bretagne a décidé de le remettre en selle en tentant de lui trouver de nouveaux débouchés.
  • Une quarantaine de communes bretonnes utilisent désormais un cheval pour assurer des missions de service public.

Véritable force de la nature, le cheval de trait breton commençait à s’ennuyer. Longtemps utilisé pour les travaux agricoles, l’animal a vu son activité lentement diminuer avec l’arrivée des machines. Pour lui trouver de nouveaux débouchés et enrayer son déclin, la région Bretagne s’est engagée en 2011 dans un vaste plan de soutien à la filière équine. Cela s’est traduit dès 2013 par le lancement d’un appel à projets auprès des collectivités et des structures publiques, avec l’idée de confier au cheval des missions de service public.

C’est comme cela qu’Oscar a rejoint l’équipe des agents municipaux de la Bouëxière, petite commune située au nord-est de Rennes. Pendant neuf ans, le cheval de trait a enchaîné les missions les plus diverses, le tout sans rechigner. « On l’utilisait notamment pour l’arrosage des fleurs. On a ensuite acheté une calèche et le cheval assurait le transport scolaire des élèves entre l’école et la cantine », indique Gérard Becel, maire adjoint de la commune.

« Une alternative aux engins motorisés »

Mais l’heure de la retraite a bientôt sonné pour Oscar. Pour le remplacer, la commune, aidée par la région, a fait l’acquisition d’un nouveau cheval de trait breton. Ce dernier conservera les mêmes missions que son aîné, mais il devra en plus entretenir le terrain de foot stabilisé ainsi que les berges de l’étang.

« C’est une alternative aux véhicules motorisés. On limite ainsi les nuisances sonores ainsi que les émissions de gaz à effet de serre. Le cheval a aussi l’avantage de pouvoir aller là où aucun engin motorisé ne pourrait passer », souligne Olivier Allain, vice-président de la région Bretagne chargé de l’agriculture.

Une quarantaine de communes ont acquis un cheval

Outre la Bouëxière, une quarantaine de communes ont acquis ces dernières années un canasson breton.

Avec le nouvel appel à projets qui sera lancé dans quelques jours, d’autres collectivités devraient leur emboîter le pas. Et permettre ainsi de sauver une race à laquelle les Bretons demeurent très attachés.

Le cheval de trait, une race sur le déclin

La mécanisation agricole au sortir de la guerre a fait chuter drastiquement le nombre d’élevages de chevaux de trait en France. On en comptait ainsi 14.000 au début des années 1990, contre moins de 9.000 vingt ans plus tard. 2.600 d’entre eux concernent le cheval breton, deuxième race de trait la plus représentée en France. La race est également confrontée depuis les années 80 au déclin du marché de la viande chevaline.

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