ÉTATS-UNIS - 41°C de fièvre. Ce jeudi 13 décembre, deux jours après une énième déclaration de Donald Trump quant à l'avenir du "mur" qu'il souhaite ériger à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, un nouveau drame de l'immigration vient d'être rapporté.
Le Washington Post explique qu'au début du mois, une fillette de 7 ans qui avait franchi illégalement la limite entre les deux pays avec son père est décédée, une fois placée en détention. Partie du Guatemala, elle avait passé la frontière américaine au sud de Lordsburg, dans le Nouveau-Mexique, au sein d'un groupe de 163 migrants.
Le Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis -ou CBP, pour employer le sigle en langue anglaise-, raconte que ses agents ont été approchés par les voyageurs, dans le désert, ces derniers souhaitant se rendre aux autorités américaines, en vue sans doute de déposer une demande d'asile. Mais la fillette aurait commencé à souffrir de convulsions violentes, un peu plus de huit heures après avoir été placée en détention.
Une explosion du nombre de migrants qui voyagent en famille en 2018
Prise en charge rapidement par les premiers secours, sa température corporelle a alors été mesurée à plus de 41°C et les rapports officiels du CBP expliquent qu'elle n'avait "rien mangé ni bu d'eau depuis plusieurs jours". Malgré un transport en hélicoptère vers l'hôpital d'El Paso, dans l'État tout proche du Texas, la fillette a alors subi un arrêt cardiaque avant d'être réanimée. "Mais l'enfant n'a pas réussi à récupérer et est décédée à l'hôpital moins de 24 heures après avoir été transportée."
Son père se trouve toujours dans la ville texane, dans l'attente d'une rencontre avec des officiels guatémaltèques et une enquête est en cours pour déterminer si les procédures ont été correctement appliquées et tenter d'expliquer ce drame. En effet, les migrants qui sont arrêtés se voient normalement offrir de l'eau et de la nourriture de la part du CBP, mais le Washington Post assure qu'il est pour l'heure impossible de savoir si tel a été le cas pour la petite victime.
Dans une déclaration transmise au quotidien américain, Andrew Meehan, le porte-parole du CBP dit que "les plus sincères condoléances du CBP vont à la famille de l'enfant. Les agents des douanes ont fait tout ce qu'ils pouvaient pour lui sauver la vie, dans des circonstances extrêmement compliquées. En tant que pères et mère, que frères et sœurs, nous compatissons pour la perte de chaque enfant."
Alors que ces dernières semaines, l'Amérique -politiques comme associatifs- avaient les yeux rivés sur la caravane qui stationne au niveau de Tijuana et de San Diego, à la limite entre le Mexique et la Californie, l'article du "WaPo" rappelle que des milliers de migrants tentent également leur chance dans les déserts situés plus à l'intérieur des terres, dans l'Arizona, le Texas ou le Nouveau-Mexique donc. Le journal note également que 2018 a vu exploser le nombre de familles qui voyagent, la présence d'enfants compliquant la tâche aux autorités américaines pour procéder à des expulsions sèches.
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