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Energies renouvelables : Macron promet un coup d'accélérateur

L'exécutif prévoit de multiplier par cinq la production d'électricité d'origine solaire en dix ans et de tripler les capacités de l'éolien terrestre. Les acteurs de l'éolien en mer et du gaz vert sont déçus.

C'est l'électricité d'origine solaire qui connaîtra la plus forte croissance, devant l'éolien terrestre, prévoit la feuille de route fixée par le gouvernement pour les dix prochaines années.
C'est l'électricité d'origine solaire qui connaîtra la plus forte croissance, devant l'éolien terrestre, prévoit la feuille de route fixée par le gouvernement pour les dix prochaines années. (Gilles ROLLE/REA)

Par Vincent Collen

Publié le 27 nov. 2018 à 17:07Mis à jour le 27 nov. 2018 à 19:34

Si l'on en croit les objectifs fixés par l'exécutif, la France va rapidement rattraper son retard en matière de renouvelables. La programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) présentée mardi prévoit que l'éolien, le solaire ou l'hydraulique représenteront 40 % de l'électricité produite en France en 2030, plus du double de la proportion actuelle (17 % en 2017). La part des renouvelables devra atteindre 38 % de la consommation de chaleur, 15 % de celle des carburants, 10 % de la consommation de gaz.

Ces objectifs étaient déjà fixés dans la loi de transition énergétique de 2015 mais la PPE précise la montée en puissance des capacités de production. Pour la génération d'électricité, elles devront passer de moins de 50 gigawatts aujourd'hui à 74 gigawatts en 2023 puis à plus de 102 gigawatts en 2030.

Le coup d'accélérateur le plus fort concerne l'énergie solaire, dont la production doit être multipliée par cinq en dix ans. Le gouvernement s'appuie en particulier sur les projets d' EDF, qui prévoit de développer 30 gigawatts de capacité photovoltaïque d'ici à 2035, de Total, qui vise 10 gigawatts en dix ans, ou encore d'Engie (2,2 gigawatts en 2021). Enerplan, qui défend les intérêts de la filière, s'est dit « heureux de constater que les objectifs fixés sont totalement en ligne avec ceux qu'il avait défendus ».

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Tripler la taille de l'éolien

L'électricité d'origine éolienne terrestre devra, de son côté, tripler de taille. L'éolien en mer conservera une empreinte plus modeste, avec un maximum de 5,2 gigawatts en 2028. Après l'ouverture du premier parc offshore au large de Saint-Nazaire avant la fin du quinquennat, quatre appels d'offres sont prévus. Pour la fédération France énergie éolienne, qui représente les entreprises du secteur, les objectifs dans l'éolien terrestre sont « tout juste satisfaisants » mais le « déploiement de l'éolien en mer est sabordé ». La feuille de route du gouvernement « ne permettra pas de déployer cette filière industrielle et les emplois qui y sont attachés », critique-t-elle.

Les aides aux renouvelables passeront de 5 milliards d'euros par an à « 7 à 8 milliards », a promis Emmanuel Macron. En pleine polémique sur la fiscalité écologique, le chef de l'Etat a insisté sur les prix : « Nous concentrons nos efforts sur le développement des énergies renouvelables les plus compétitives et, parce que nous veillons au pouvoir d'achat des Français, nous serons exigeants avec les professionnels sur la baisse des coûts », a-t-il dit.

Vidéo - Gilets jaunes, transition énergétique : ce qu'il faut retenir du discours d'Emmanuel Macron

Plafonds de prix

Ainsi le gouvernement juge-t-il les prix de production du gaz renouvelable « élevés ». Le soutien public à son développement dépendra « des baisses de coûts réellement observées » et des « plafonds de prix seront mis en place ». La filière s'inquiète. Engie demande à l'exécutif de « ne pas briser la dynamique » du biogaz en maintenant des prix « réalistes », a réagi Didier Holleaux, directeur général adjoint du groupe.

Enfin concernant la chaleur renouvelable, aujourd'hui largement en retard sur ses objectifs, le fonds dédié sera doté de 350 millions d'euros en 2020 (+43 % par rapport à 2018).

Au total, les associations de défense de l'environnement ont affiché leur scepticisme. Les Amis de la terre ont dénoncé des « effets d'annonces ». Pour Greenpeace, le « verrou » fixé par Emmanuel Macron sur le nucléaire rendra « plus que difficile » l'atteinte de 40 % d'électricité d'origine renouvelable en 2030.

Vincent Collen   

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