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Billet de blog 14 décembre 2018

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Les ambassades d'Iran et le terrorisme en Europe

En 2018, le régime iranien est entré dans une nouvelle phase de la pratique de son terrorisme d’Etat en Occident. Plusieurs attentats contre l’opposition iranienne ont été déjoués au cours des derniers mois en Europe et aux Etats-Unis. La diaspora se mobilise.

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@4FreedomInIran #ExpelIranDiplomatTerrorists #BlackListMOIS #Iran

La diaspora iranienne d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Australie organisent demain, samedi 15 décembre, une conférence en multiplexe dans 50 villes du monde pour appeler les gouvernements à réagir avec fermeté devant la montée du terrorisme d’Etat iranien. Elles exigent une politique de tolérance zéro face au terrorisme des mollahs, avec l'inclusion du ministère du Renseignement et de la Sécurité du régime (Vevak) sur la liste du terrorisme de l'UE, des États-Unis et de l'Australie.

Les faits

En mars 2018, un attentat organisé contre d'un rassemblement des Moudjahidine du peuple (OMPI) lors des cérémonies du Nouvel an iranien (Norouz) a été déjoué en Albanie. Le 30 juin, un attentat à la bombe contre le grand meeting annuel en soutien au Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) à Villepinte dans la banlieue parisienne, a été déjoué à la dernière minute. La puissante bombe (500 gramme de TAPT) devait faire des centaines de morts et de blessés parmi les opposants iraniens et les personnalités internationales venues les soutenir.

“Cet acte d’une extrême gravité envisagé sur notre territoire ne pouvait rester sans réponse”, ont souligné les ministres de l’Intérieur, des Affaires étrangères et de l’Economie, respectivement Gérard Collomb, Jean-Yves Le Drian et Bruno Le Maire dans un communiqué commun.

Une source diplomatique française a déclaré le 2 octobre à Reuters, "l’enquête longue, minutieuse, précise" menée par Paris a permis “d’arriver à la conclusion sans aucune ambiguïté de la responsabilité du ministère du Renseignement iranien dans ce projet d’attentat. Nous avons demandé des explications auxquelles nous n’avons eu aucune réponse crédible”.

Le 20 août, deux agents du ministère iranien du Renseignement ont été arrêtés alors qu’ils planifiaient un attentat contre la Résistance iranienne à Washington et un autre contre une synagogue à Boston. Le 20 octobre, un terroriste iranien a été arrêté au Danemark, cette fois en relation avec un attentat déjoué contre un opposant. L’homme arrêté a été en contact avec l’ambassade du régime iranien à Oslo. Au début de l’année, deux diplomates iraniens ont été expulsés des Pays-Bas pour un attentat terroriste contre un opposant.

Le recours du régime iranien au terrorisme n’est pas nouveau. Le pouvoir iranien a mené des dizaines d’attentats meurtriers ces dernières décennies dans divers pays européens (France, Allemagne, Angleterre, Italie, Suisse, Autriche…) ainsi qu'en Amérique, en Asie et en Afrique. Après un répit provisoire, ce genre d’opérations est repris en Europe. Les opérations terroristes sont décidées par le Conseil supérieur de la sécurité nationale (CSSN), la plus haute instance de prise de décisions politiques et sécuritaires. Ce conseil est présidé par le président de la République sous la haute autorité du Guide suprême, Ali Khamenei.

Selon les informations fiables obtenues par la Résistance iranienne, la récente série d’opérations planifiées ont été approuvées par ce même conseil incluant Hassan Rohani, Mahmoud Alavi, ministre du Renseignement, Javad Zarif, ministre des Affaires étrangères, Ali Chamkhani, Secrétaire permanent du CSSN, Qassem Soleimani, chef de la Force Qods (FQ) et Mohammad-Ali Jaafari, commandant-en-chef du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI-Pasdaran) avant d’être endossées par le Guide suprême en personne.

 Les causes

Pourquoi le régime commet-t-il de tels actes alors qu’il se trouve dans une situation politique extrêmement délicate et fragile ?

La cause principale est à rechercher à l’intérieur de l’Iran. La poursuite du soulèvement sous la forme de manifestations de protestations et de grèves continuelles et sans précédent à travers l’Iran depuis décembre 2017, est l’élément déclencheur d’une situation inédite, et tous les changements intervenus au cours de 2018 ont été directement ou indirectement le résultat de cette évolution.

A la suite de la première vague des manifestations et soulèvements populaires en décembre 2017 à janvier 2018, qui s’était étendu à 142 villes du pays, secouant les fondements du régime islamiste et le plaçant face à un défi sans précédent pour sa survie, les plus hautes autorités de ce dernier ont souligné à de nombreuses reprises le rôle spécifique de l’OMPI et de ses unités de résistance comme la principale force organisatrice de ces manifestations.

Impuissant face à la multiplication et la continuité des soulèvements malgré la répression et des arrestations de masse, le régime a mis à son ordre du jour la perpétration des opérations terroristes à l’extérieur de l’Iran, et plus particulièrement en Europe pour frapper la résistance organisée. Au cours des derniers mois, les plus hautes autorités du régime, dont Ali Khamenei lui-même et Ali Chamkhani, le Secrétaire du CSSN, ont souligné qu’ils allaient porter des coups sévères aux Moudjahidine du peuple.

Le terrorisme a été un des instruments largement utilisés par les mollahs au fil des ans en y consacrant d’énormes budgets et des ressources matérielles et humaines considérables. Les autorités de la théocratie n’hésitent plus à parler des risques de désintégration de leur pouvoir. Il est donc temps que les pays européens privent avec fermeté les mollahs des moyens de mener ce genre d’opérations en Europe. 

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