GILETS JAUNES - Non, il ne s'agissait pas des Femen. Les cinq "Marianne" seins nus, en veste rouge à capuche arborant une cocarde rouge, bleu et blanc, qui ont fait face aux gendarmes sur les Champs-Élysées ce samedi 15 décembre, faisaient partie d'une performance artistique. En plein acte V des gilets jaunes, l'artiste controversée Déborah de Robertis a une nouvelle fois fait parler d'elle.
Cette Luxembourgeoise est connue pour ses performances très souvent dénudées et très étroitement liées au sexe. Contrairement à d'autres de ses prestations, celle-ci ne s'est pas terminée par une interpellation. Seins nus, impassibles, le visage de marbre, les cinq "Marianne" en veste rouge/bonnet phrygien -mais avec une cocarde aux couleurs de la Royal Air Force- ont fait face aux gendarmes, pacifiquement.
À l'arrivée des cinq femmes, nombreux sont ceux à avoir cru à une intervention des activistes des Femen. Mais la fondatrice du mouvement, Inna Shevchenko a assuré à FranceInfo que ce n'était pas le cas et qu'il s'agissait de l'œuvre de Déborah de Robertis. Une information confirmée par l'Obs.
Déborah de Robertis n'a pas commenté sa performance, mais elle avait déjà manifesté son soutien aux gilets jaunes en postant le 8 décembre une image reprenant le tableau d'Eugène Delacroix, "La Liberté guidant le peuple". À un détail près, le drapeau brandi par Marianne y était de la couleur jaune, comme celui des fameux gilets des manifestants.
Comparution au tribunal, scandales et exhibitionnisme
Déborah de Robertis a plusieurs fois fait parler d'elle ces dernières années: elle devra comparaître en mai devant le tribunal correctionnel de Tarbes pour exhibition sexuelle après son interpellation en septembre dans le sanctuaire de Lourdes où elle s'était mise nue. La jeune femme de 34 ans s'était dénudée dans le sanctuaire et s'était placée, les mains jointes et la tête couverte d'un voile bleu, devant la grotte pour représenter la Vierge Marie.
En octobre 2017, la jeune femme avait déjà été convoquée devant le tribunal correctionnel de Paris pour exhibition sexuelle après une performance similaire au musée du Louvre à proximité de la Joconde. La juridiction parisienne l'avait relaxée, retenant les arguments de la défense, qui affirmait qu'elle accomplissait un "acte militant et artistique" et que l'on n'y retrouvait "pas d'élément intentionnel" de commettre une exhibition sexuelle. Cette performance consistait à "interroger la place des femmes dans l'histoire de l'art", avait-elle alors expliqué. L'artiste avait en revanche été condamnée à effectuer 35 heures de travail d'intérêt général pour avoir mordu au bras un gardien.
En février, elle avait déjà été relaxée pour deux autres performances. Tandis qu'en 2014 et 2016, elle avait fait l'objet de deux rappels à la loi pour des performances dénudées au musée d'Orsay sous les toiles, "L'origine du monde", de Gustave Courbet, puis "L'Olympia", d'Edouard Manet.
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