Groupe terroriste: L'État islamique aurait déjà entamé sa mue

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Groupe terroristeL'État islamique aurait déjà entamé sa mue

Après la perte de la quasi totalité de ses territoires, le groupe terroriste a déjà changé d'option et se tourne vers la clandestinité, préviennent des experts.

L'État islamique changerait de stratégie après la perte de ses territoires.

L'État islamique changerait de stratégie après la perte de ses territoires.

AFP/-

Alors que sa dernière poche de résistance, dans l'est de la Syrie, n'est pas encore tombée, le groupe État islamique (EI) a entamé sa mue vers une autre organisation, plus clandestine et non moins redoutable, préviennent des experts. Il s'était préparé de longue date à perdre les territoires de son «califat» auto-proclamé et, en Syrie comme en Irak, est déjà retourné à l'action clandestine. Il en ressortira, sous cette forme ou sous une autre, dès que les circonstances le permettront, ajoutent-ils.

«L'EI avait anticipé sa défaite sur le champ de bataille, la perte de son califat, et s'était préparé en conséquence», a expliqué mercredi Bruce Hoffman, professeur à l'université Georgetown. «Des centaines de combattants jihadistes ont pu fuir la Syrie, ont soudoyé des garde-frontières pour entrer en Turquie et, de là, ont disparu. Sous la surface, l'EI a toujours joué le temps long», a-t-il poursuivi. Dans un rapport intitulé «La Seconde Résurgence de l'EI», Brandon Wallace et Jennifer Cafarella, de l'Institute for the Study of War (ISW), estiment que «l'EI a déjà restructuré ses opérations pour redevenir une insurrection régionale».

Davantage d'attaques en 2018 qu'en 2017

L'EI est parvenu à exfiltrer une partie de son trésor de guerre et l'a investi dans plusieurs pays de la région, indiquent des experts. Selon l'ISW, ce réseau de «sociétés écran» comprendrait notamment «des vendeurs de voitures, des magasins d'électronique, des pharmacies et des bureaux de change». Seth Jones, du Center for Strategic and International Studies (CSIS), assure «ne pas croire à la défaite de l'EI. Ils sont redevenus clandestins. Ils ont fait ce que doit faire toute armée face à une opposition mieux équipée, avec des forces navales et aériennes».

Des chiffres rassemblés par le CSIS montrent que dans certaines provinces irakiennes, le nombre d'attaques attribuées à l'EI a doublé en 2018 par rapport à l'année précédente, avec une moyenne de 75 attaques par mois. Des chefs de tribu, des officiels, des policiers, des militaires isolés sont régulièrement assassinés. Dans une interview accordée le 28 novembre à la chaîne de télévision Kurdistan 24, le leader kurde irakien Massoud Barzani a affirmé que «Daech n'est pas vaincu et ne le sera pas aisément».

(L'essentiel/afp)

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