Après les Gilets jaunes, les "GyrosBleus" ? Des policiers en colère veulent se faire entendre sur les Champs-Elysées

Publié le 16 décembre 2018 à 15h15, mis à jour le 17 décembre 2018 à 1h50
Après les Gilets jaunes, les "GyrosBleus" ? Des policiers en colère veulent se faire entendre sur les Champs-Elysées
Source : afp

GROGNE – Jeudi 20 décembre, plusieurs associations rassemblant des policiers ou leurs compagnes appellent à un rassemblement place Clémenceau, devant le commissariat de police du 8e arrondissement de Paris sur les Champs-Elysées. Ils dénoncent notamment le manque de reconnaissance, le gel du point d'indice et les heures supplémentaires non payées.

Après en avoir, pour certains, assuré la sécurité à l’occasion des manifestations de Gilets jaunes, des "policiers en colère" appellent à un rassemblement jeudi prochain, 20 décembre, sur la plus belle avenue du monde. 

L’événement, prévu à 21h30 sur les Champs-Elysées est annoncé sur les réseaux sociaux avec le hashtag #Lesgyrosbleus. "Aucune bannière politique, syndicale, associative", peut-on lire notamment sur l’affiche qui circule sur les réseaux sociaux. 

Une idée née après "la prise de parole de Macron lundi"

Interrogé ce dimanche sur ce rassemblement, Guillaume Lebeau, vice-président de l'association MPC (mobilisation des policiers en colère) indique que l’idée de cet événement est née "après la prise de parole d’Emmanuel Macron lundi dernier". "Le président a fait des annonces pour certaines personnes, et pas pour d’autres. Une fois de plus nous sommes les grands oubliés. Pas de pouvoir d’achat, le gel du point d’indice, les heures supplémentaires non payées, 24 millions au total, ça fait beaucoup, surtout en ce moment. On nous soutient à la télé, mais après, il n’y a rien. C’est de la communication pour nos gouvernants. Du coup, nous avons lancé cet appel au rassemblement", déclare Guillaume Lebeau. 

"Nous avons de plus en plus de travail et rien en retour, poursuit-il. A l’approche des fêtes, c’est déjà habituellement compliqué. Cette année, avec le mouvement des Gilets jaunes et l’attentat de Strasbourg, avec une surveillance accrue notamment sur les grands sites et marchés de Noël, c’est très compliqué. La fatigue se ressent et le ras-le-bol grandissant".

" Gyros bleus, gilets jaunes ou autres, tous bienvenus"

Rejointe par les "Femmes des Forces de l'Ordre en Colère" (FFOC),  l'association "Mobilisation des policiers en colère" accepterait-elle un soutien des Gilets jaunes ? "Gyros bleus, gilets jaunes ou autres, tout le monde est le bienvenu pour nous soutenir. Ce n’est pas du tout un appel, mais une précision", indique Guillaume Lebeau. 

Depuis le début du mouvement des Gilets Jaunes, plusieurs fonctionnaires de police ont fait part de leur soutien aux manifestants et à leurs revendications."Une de nos missions est d’assurer la sécurité, ce que nous faisons, mais cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas comprendre et adhérer aux revendications des Gilets Jaunes", estime Guillaume Lebeau.

Les syndicats annoncent "un acte 1"

Le vice-président de l’association MPC rappelle que "cela fait longtemps que cela ne va pas dans la police". "Nous manifestons depuis 2016 (plusieurs manifestations ont eu lieu sur les Champs-Elysées en 2016 et 2017 ndlr. Pour la première fois cette année, le Sénat a ouvert une enquête sur le malaise policier. Nous avons participé avec l’association à l’élaboration du rapport parlementaire. Le rapport qui était très complet a été remis en juillet dernier, malheureusement depuis, rien n’a changé", constate Guillaume Lebeau. "A un moment, il va falloir que le gouvernement fasse quelque chose, de surcroît si on nous demande chaque jour encore plus de choses à faire. Ca ne peut pas être à sens unique". 

 D'autres instances représentatives de policiers commencent elles aussi à mobiliser. Ainsi SGP vient d'annoncer "l'acte 1" de la colère de policiers. 

Aucune date précise n'a été communiquée à ce stade pour cet "acte 1", côté syndicat. Mais selon Linda Kebbab, délégué SGP Police, "il se prépare". "Il y aura une action des policiers", assure-t-elle. 


La rédaction de TF1info

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