Laval : une enquête ouverte après un bizutage violent au lycée Ambroise-Paré

Deux élèves de 1ère du lycée Ambroise-Paré de Laval sont accusés d'un bizutage violent sur un élève de seconde. Ils passeront en conseil de discipline ce lundi soir. Le parquet de Laval a ouvert une enquête, mais les parents de la victime n'ont pas déposé plainte pour l'instant. Ces jeunes sont tous les trois footballeurs en section sport-études et jouent avec le centre de formation du Stade Lavallois.

C'est le centre de formation qui a alerté le lycée, fin novembre, quand son responsable a reçu une vidéo des violences. Sur les images de mauvaise qualité, on voit un élève frapper un autre à coups de ceinture. La direction du lycée a pu identifier la victime, l'auteur des coups et l'élève qui filme. Les faits se sont déroulés à l'internat d'Ambroise-Paré.

La "double perversité" du bizutage

Tous les trois ont été entendus et leurs familles prévenues. Depuis le 7 décembre, les deux auteurs ont été suspendus à titre conservatoire, en attendant les conseils de discipline. "C'est pour ramener de la sérénité dans l'établissement et éviter toute pression," indique le proviseur, Michel Péneau. Les deux élèves risquent une exclusion ou une suspension.

Michel Péneau explique avoir reçu une première alerte sur de possibles violences en octobre, par une personne extérieure au groupe de sport-études. Les premières investigations en interne n'avaient alors rien démontré, les élèves n'ayant rien révélé. Le proviseur souligne la "double perversité" du bizutage : "La victime semble souvent accepter ce bizutage, pour intégrer le groupe. Et l'année suivante, le bizuté peut devenir bizuteur."

Une charte de bonne conduite

Le lycée veut maintenant déterminer si ces violences sont isolées ou si elles s'inscrivent dans une forme de tradition des élèves de la section sport-études. Jusqu'à présent, l'équipe pédagogique n'avait pas eu à traiter de faits si graves.

Nous avions repéré des formes de bizutage, par exemple des grands qui faisaient porter leur sacs aux plus jeunes. Mais rien de violent." - Michel Péneau, proviseur du lycée

Les premiers éléments de compréhension seront apportés en conseil de discipline. Mais le proviseur indique qu'il veut laisser l'enquête judiciaire se dérouler au mieux. Les enquêteurs devraient établir si de telles violences ont déjà été commises par le passé. Les parents de la victime ont choisi de ne pas porter plainte pour l'instant. Ils ont été entendus vendredi à Laval.

Du côté du lycée, la direction entend dans tous les cas "tout remettre à plat". "Nous allons établir une charte de bonne conduite, avec la Ligue Régionale de Football et le Stade Lavallois," assure Michel Péneau, pour éviter que les faits se reproduisent. Il veut aussi que les élèves, bizutés et bizuteurs, prennent conscience de la gravité des violences.

L'Education nationale mène depuis plusieurs années des campagnes contre le harcèlement scolaire. Victimes, témoins, parents et professionnels peuvent appeler le 3020 afin d'être accompagnés et orientés sur les comportements et procédures à adopter.