Contrôles au faciès : trois lycéens de Seine-Saint Denis qui attaquaient l'État, déboutés

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Contrôles au faciès : trois lycéens de Seine-Saint Denis qui attaquaient l'État, déboutés

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Zakaria et Mamadou sont déterminés à poursuivre leur combat judiciaire contre l'État.
Zakaria et Mamadou sont déterminés à poursuivre leur combat judiciaire contre l'État.
© Radio France - Lorélie Carrive

En mars 2017, à leur retour d'un voyage scolaire à Bruxelles, les trois garçons avaient subi en gare du Nord un contrôle policier vécu comme une humiliation devant leurs camarades de classe. Ils vont faire appel.

"Cette décision, elle me donne encore plus envie de me battre", lâche Mamadou, 20 ans. "Ils refusent de voir la réalité en face. C'est triste, révoltant". Malgré le soutien apporté par le Défenseur des droits, Jacques Toubon, les trois jeunes ont été déboutés, ce lundi, par le Tribunal de grande instance de Paris.

Le 1er mars 2017, alors qu'ils reviennent d'un voyage scolaire à Bruxelles, Mamadou, Zakaria et Ilyas, élèves de terminale à Épinay-sur-Seine (Seine-Saint Denis) sont contrôlés à leur descente du train devant leurs camarades. Immédiatement, leur professeur intervient, soulignant le caractère humiliant et discriminatoire de la démarche des policiers.

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Dans la décision rendue ce lundi, les juges estiment néanmoins que le contrôle "a été effectué dans un objectif légitime de maintien de l'ordre". De fait, dans un contexte de lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue, le procureur de la République avait ordonné des contrôles et des fouilles en gare du Nord. L'avocat représentant l'État avait par ailleurs souligné que deux des lycéens portaient des sacs volumineux - ce que les intéressés contestent. 

Reste la question essentielle : les trois garçons ont-ils été ciblés par les policiers en raison de leur couleur de peau ? Pour le tribunal, l'argument ne tient pas car, comme l'enseignante l'a précisé, les autres élèves sont également d'origine subsaharienne et nord-africaine. "Sauf que les autres élèves de la classe sont des filles", insiste Me Slim Ben Achour, avocat des trois plaignants. "C'est donc mal connaître les mécanismes discriminatoires et les études sociales et statistiques qui montrent que ce sont les garçons des quartiers qui sont contrôlés".

Les lycéens ont fait part de leur intention de faire appel. 

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