Le décret de Trump la prive d'adieux à son fils

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Etats-UnisLe décret de Trump la prive d'adieux à son fils

Une Yéménite installée en Egypte ne peut se rendre au chevet de son petit de 2 ans gravement malade, hospitalisé en Californie. Le père de l'enfant perd espoir.

Le petit Abdullah Hassan respire avec l'aide d'une machine depuis environ un mois.

Le petit Abdullah Hassan respire avec l'aide d'une machine depuis environ un mois.

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Le petit Abdullah Hassan respire avec l'aide d'une machine depuis environ un mois. L'enfant de 2 ans est né avec une malformation du cerveau qui lui vaut des crises hebdomadaires. Hospitalisé à l'hôpital pour enfants d'Oakland (Californie), le garçonnet s'affaiblit de jour en jour. Son papa, Ali Hassan, n'attend qu'une seule chose: que son épouse puisse voir leur fils une dernière fois et lui faire ses adieux. Mais le décret anti-immigration instauré par Donald Trump, qui interdit aux ressortissants de six pays, dont cinq à majorité musulmane, de se rendre sur le territoire américain, empêche Shaima Swileh de rejoindre son petit.

Ce texte «sépare littéralement les familles. Aucun parent ne devrait avoir à vivre ce que je vis. Je fais de mon mieux, je fais ce que je peux», confie Ali à CBS San Francisco. Citoyen américain, le jeune père vit à Stockton. Son fils est né au Yemen, mais est lui aussi devenu citoyen américain. La maman du petit, elle, est une Yéménite établie en Egypte. En octobre dernier, Ali est allé chercher son fils au Caire et l'a emmené aux Etats-Unis pour qu'il y suive un traitement. Cela a été la dernière fois que l'enfant a vu sa maman.

«Elle veut être près de son fils»

«Ce que je vis, ce que ma femme vit, c'est horrible, pour être honnête», déplore l'Américain, qui sait que son fils n'en a plus pour longtemps. Alerté, le département d'État américain traite actuellement une demande de dérogation pour obtenir un visa à Shaima. Le Conseil des Relations Américano-Islamiques (CAIR) compte, pour sa part, déposer une lettre officielle auprès du département d'État et de l'ambassade américaine au Caire pour faire accélérer la procédure.

Mais le temps presse, les lenteurs de l'administration sont impitoyables et la maman d'Abdullah perd espoir. «Elle pleure tous les jours. Elle veut être près de son fils», confie son mari. «Nous avons tellement mal au coeur pour cette famille. Aucun parent ne devrait avoir à vivre la mort d'un enfant, mais ne pas pouvoir être là pour les derniers instants de votre enfant est incroyablement cruel», a estimé Saad Sweilem, avocat en droit civil au CAIR. Le Conseil doit tenir une conférence avec Ali ce lundi soir à Sacramento.

(joc)

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