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«Gilets jaunes»: une prime de 300 euros pour les forces de l'ordre mobilisées

VIDÉO - Alors que les syndicats de policiers appellent à la mobilisation, sous le mot d'ordre «fermons les commissariats», afin d'obtenir du gouvernement de meilleures conditions de travail et de rémunération, ce dernier a déposé ce mardi un amendement dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances 2019.

Cette annonce suffira-t-elle à apaiser des forces de l'ordre éreintées par un mois de mobilisation des «gilets jaunes» et de gestion de la menace terroriste? Alors que les syndicats policiers ont brandi lundi le spectre d'un mouvement social en réclamant notamment «un retour sur investissement», le gouvernement a décidé de proposer une prime exceptionnelle de 300 euros à tous les agents mobilisés pour faire face au mouvement des «gilets jaunes», selon un amendement déposé ce mardi dans le cadre de l'examen du projet de loi de finances 2019. Cette annonce intervient à l'approche de la réception des syndicats de policiers à Beauvau par le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, en fin d'après-midi.

Le président de la République avait promis le versement d'une prime au cours d'un déjeuner avec des CRS le 3 décembre, au surlendemain des violents affrontements à Paris pendant l'acte III de la mobilisation des «gilets jaunes». Mais il n'en avait pas précisé le montant. Selon cet amendement qui doit être débattu ce soir en nouvelle lecture à l'Assemblée nationale, cette prime «exceptionnelle» destinée à «traduire la reconnaissance de la République» bénéficiera à 111.000 policiers et gendarmes mobilisés au cours des six dernières semaines de crise, en métropole ou en outre-mer. Le coût total de la mesure est estimé à 33 millions d'euros.

Les modalités d'attribution de cette prime, voire son principe, avaient été vertement critiqués par des syndicats policiers. Interrogé sur ladite prime, Christophe Castaner a précisé qu'elle ferait l'objet des discussions avec les syndicats. Par ailleurs, le gouvernement propose dans un autre amendement de verser une «indemnité exceptionnelle» de 200 euros à quelque 5000 employés de préfecture, au titre de la «conduite et de l'appui aux récentes opérations de sauvegarde et de maintien de l'ordre public» lors des manifestations.

Mot d'ordre: «fermons les commissariats

Lundi, le syndicat Alliance a d'ores et déjà demandé «à tous les policiers de France de ne sortir que sur appel» ce mercredi, sous le mot d'ordre «fermons les commissariats», afin d'obtenir du gouvernement de meilleures conditions de travail et de rémunération. «Pour cette première journée d'action, les policiers sont conviés à rester dans les services et à ne répondre qu'aux appels d'urgence», a affirmé Alliance dans un communiqué. Celui-ci réclame un «retour sur investissement» et la mise en place d'un «plan Marshall» pour la police. Il demande notamment aux députés de ne pas voter le projet de loi de finances 2019 estimant que le budget consacré aux forces de l'ordre est «insuffisant», relève Frédéric Lagache, secrétaire général adjoint d'Alliance. Pour le syndicaliste, le projet de budget «doit prendre en considération un plan de modernisation tant sur le plan immobilier que sur le plan équipement» mais aussi «l'engagement sans faille des forces de sécurité, non seulement ces dernières semaines mais depuis plusieurs années».

Un mouvement «service minimum - 100% prévention»

L'Unsa-Police a enjoint les policiers à se lancer dans un mouvement «service minimum - 100% prévention» dès ce mardi. La troisième organisation représentative de la police nationale demande à être reçue par le président de la République et met en garde contre «d'autres actions». «Les ronds-points ne sont pas réservés qu'aux seuls gilets jaunes», a souligné le syndicat dans un communiqué.

Unité-SGP-FO a également lancé un appel à la mobilisation des policiers en plusieurs actes sur le modèle de la contestation des «gilets jaunes». Le syndicat a envoyé mardi un courrier au chef de l'État pour appeler à sa «reconnaissance au-delà des mots et gestes formulés à notre endroit mais demeurés insuffisants pour nos pairs», allusion aux nombreux gestes et messages de soutien adressés par l'exécutif aux forces de l'ordre ces derniers temps. Parmi la batterie d'«avancées sociales» réclamées par le syndicat figurent le paiement du stock d'heures supplémentaires, un effort de l'État sur la prise en charge de certaines cotisations sociales, l'apport de 1000 fonctionnaires chez les CRS ou encore une loi d'orientation et de programmation pour la police nationale. Unité appelle à une prochaine réunion intersyndicale en milieu de semaine et demande des «réponses fortes» de la part du gouvernement avant le 11 janvier 2019. Sinon, il appellera à une mobilisation nationale le 26 janvier, a expliqué son secrétaire général, Yves Lefebvre.

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662 commentaires
  • croquignol

    le

    Le gouvernement a peur, il gâte la police, par contre dans les hôpitaux ils n'auront rien.
    La police nous protège et protège en premier ce gouvernement désavoué

  • oihan

    le

    Merci les gilets !

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