Des voitures circulent sur l'autoroute A1, à Paris, le 27 juillet 2018

Des voitures circulent sur l'autoroute A1, à Paris, le 27 juillet 2018

afp.com/GERARD JULIEN

L'objectif est ambitieux. Les négociateurs des États membres de l'UE et du Parlement européen se sont mis d'accord lundi pour réduire les émissions de CO2 des voitures neuves de 37,5% d'ici à 2030.

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Ce compromis politique intervient deux jours après la fin de la COP24 en Pologne, où la communauté internationale a échoué dans sa tentative de s'accorder sur de nouvelles ambitions en matière de lutte contre le changement climatique. Il devra encore recevoir l'assentiment officiel du Parlement et du Conseil européens.

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Le compromis trouvé lundi est à mi-chemin entre les positions des États membres, plus conservateurs, et celle du Parlement européen, plus audacieux. Et il est bien plus strict que ce qui était proposé par la Commission européenne. Les négociateurs se sont accordés sur une réduction de 37,5% des émissions de CO2 d'ici à 2030 par rapport à 2021. L'exécutif européen avait proposé -30%, le Parlement demandait -40%.

L'industrie automobile en colère

De leur côté, les 28 avaient accouché au forceps d'une position commune en octobre, à -35%. Un groupe de pays, dont l'Allemagne et des pays de l'Est, ne voulaient pas aller au-delà de -30%. La France avait défendu -40% avant de se rallier au compromis. Des pays comme le Luxembourg, les Pays-Bas et l'Irlande avaient déploré le manque d'ambition du Conseil.

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Le compromis prévoit également un objectif de réduction d'émissions de carbone de 31% pour les camionnettes. Pour celles-ci comme pour les voitures, un objectif intermédiaire de -15% a été fixé pour 2025.

L'industrie automobile s'était fortement mobilisée tout au long du parcours législatif du texte, arguant notamment de risques pour l'emploi. L'Association européenne des constructeurs automobiles a, une nouvelle fois, fait part de "graves inquiétudes" lundi. Les objectifs fixés par l'UE vont avoir un "effet dévastateur" sur l'emploi dans l'industrie automobile, a averti l'ACEA dans un communiqué.

"Un progrès, mais cela ne va pas assez vite"

L'ONG Transport & Environnement s'est de son côté félicitée malgré quelques réserves. "L'Europe change de vitesse dans la course à la production de véhicules à émissions nulles. La nouvelle législation signifie que d'ici 2030, environ un tiers des nouveaux véhicules fonctionneront à l'électricité ou à l'hydrogène. C'est un progrès, mais cela ne va pas assez vite", a nuancé Greg Archer, de T&E.

L'UE s'est engagée à la COP21 à réduire d'au moins 40% les émissions des gaz à effet de serre (CO2, méthane, protoxyde d'azote, etc.) en 2030 par rapport à 1990, dans l'ensemble des secteurs de son économie.

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