Après avoir récolté plus de 28 000 signatures sur leur Manifeste pour un réveil écologique, les étudiants des grandes écoles qui ne souhaitent pas intégrer des entreprises polluantes vont rencontrer des groupes du CAC 40. L'occasion de dialoguer avec eux, de leur soumettre leurs revendications et, pourquoi pas, de changer leurs pratiques. 

Après la mobilisation, place à l’action. En octobre, des milliers d’étudiants de grandes écoles, de Polytechnique à l’École normale supérieure en passant par HEC, signaient un manifeste pour un réveil écologique. Plus question de foncer tête baissée vers des entreprises polluantes, l’enjeu était de se questionner sur le choix du futur employeur.
Les 28 000 signatures réunies et le fort écho médiatique ont donné aux initiateurs du projet une réelle crédibilité. Résultat, ils vont rencontrer, dans les prochaines semaines, plusieurs entreprises du CAC 40, dont certaines les ont contactés directement. Pour l’instant, le collectif ne communique pas les noms des sociétés qui se prêtent au jeu du dialogue.
Faire évoluer les mentalités et les pratiques 
"On veut toucher le plus de monde et le plus rapidement possible, donc les grosses entreprises nous paraissent les meilleures interlocutrices. Notre manifeste est un vrai levier pour faire évoluer les mentalités et les pratiques en profondeur", espère Corentin Bisot, initiateur du mouvement.
Pour cet étudiant en troisième année à Polytechnique, le but n’est pas forcément de "boycotter des entreprises ou de créer une liste noire", mais plutôt d’entamer une discussion et d’exposer leurs revendications. Et elles sont nombreuses. Cela passe par la mise en place d’objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, au refus de contribuer à la surconsommation par la stratégie marketing, à la mise en place de formations pour sensibiliser les collaborateurs aux enjeux environnementaux et sociétaux.
Un manifeste pour un réveil écologique repris dans d’autres pays 
"En rencontrant les entreprises, on veut construire un vrai dialogue. Cela va nous permettre d’être plus précis sur notre cahier de doléances et d’opposer nos revendications à la réalité", explique Corentin Bisot. Un pas a été réalisé vers l’exécutif, les étudiants ayant remis à Emmanuel Macron une lettre ouverte exposant leurs attentes.
Et cette mobilisation commence à inspirer d’autres pays. "On a été contacté par des étudiants d’Allemagne, du Royaume-Uni, de la Suède… Ils ont repris notre Manifeste et la même charte graphique pour lancer le mouvement", indique Corentin Bisot.
En Australie, le 30 novembre dernier, ce sont 15 000 étudiants qui ont défilé pour lutter contre le réchauffement climatique lors de la Strike 4 Climate Action. Cette initiative leur a été inspirée par Greta Thunberg. Cette jeune militante suédoise, devenue un symbole de la COP24, a appelé à une grève du climat devant les institutions nationales de chaque pays.
Marina Fabre @fabre_marina

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