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Primates

VIDEO. Même les singes détestent l'inégalité salariale, selon Frans de Waal

Des singes à queue et des grands singes montrent une véritable aversion aux rétributions inégales des tâches selon les travaux du primatologue Frans de Waal. Entretien vidéo avec le chercheur americano-néerlandais.

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Le paléontologue Frans de Waal lors de sa rencontre avec Sciences et Avenir le 18 novembre à Paris

Le primatologue Frans de Waal lors de sa rencontre avec Sciences et Avenir le 18 novembre à Paris.

hannibal Watchi/Sciences et Avenir

GREVE. Que fait un singe capucin s’il finit par remarquer qu’il est moins bien rétribué que son voisin pour un même travail ? Il cesse toute collaboration et entame une grève sur le tas, tout en protestant vigoureusement (voir vidéo) montre une expérience désormais célèbre, réalisée sous la houlette du célèbre primatologue Frans de Waal. Elle démontre que les capucins ont une "aversion pour l’iniquité" rappelle le primatologue américano-néerlandais dans un entretien avec Sciences et Avenir, à l’occasion de la sortie de son livre La dernière étreinte (Éditions Les Liens qui Libèrent). Après avoir observé la soif de pouvoir chez les chimpanzés (voir la vidéo sur les mâles alpha et leur pâle imitation, Donald Trump), le directeur du centre Yerkes de recherche sur les primates (Atlanta, États-Unis), s’est en effet intéressé au sens de la justice chez ces animaux.

Résultat ? Pour une même tâche, des capucins refusent d’être rétribués en concombre si leur voisin l’est en raisin, plus sucré et beaucoup plus apprécié des gourmets à poils.  Les animaux sont sensibles à la récompense qu’ils reçoivent non seulement par rapport à l’effort fourni mais aussi par rapport aux autres. Dans le test, ils finissent par se mettre en colère lorsqu’en échange d’un jeton, ils ne reçoivent qu’une tranche de concombre au lieu d’un grain de raisin comme leur voisin. Ils vont même jusqu’à jeter en l’air le jeton et la nourriture, qu’ils auraient acceptés sans élément de comparaison. "L’aversion à l’iniquité était aussi proportionnelle au travail fourni : les singes s’attendaient aussi à gagner plus en travaillant plus, et réagissaient d’autant plus que leur propre récompense leur paraissait dérisoire", précise-t-il à Sciences et Avenir. "Les chimpanzés ont un sens de l’équité plus poussé encore, qui ressemble à ce qu’on observe chez des humains", explique le chercheur. Ceux qui reçoivent le raisin n’en veulent pas, tant que l’autre n’a pas reçu le même salaire ! Est-ce à dire que ces grands singes, capables d’empathie, animés par un souci de réciprocité et d’équité ont un sens moral ?

À paraître : notre interview de Frans de Waal dans le numéro en kiosque le 20 décembre 2018

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