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Le Sénat américain vote la fin du lynchage

Si la législation est adoptée par l’ensemble du Congrès, les exécutions sommaires, symbole du passé raciste des Etats-Unis, seront désormais qualifiées de « crimes haineux ».

Le Monde avec AFP

Publié le 20 décembre 2018 à 03h21, modifié le 20 décembre 2018 à 06h56

Temps de Lecture 2 min.

Le sénateur démocrate Cory Booker a défendu la loi contre le lynchage devant le Sénat états-unien, le 19 décembre.

Après avoir essayé sans succès pendant un siècle, le Sénat des Etats-Unis a adopté mercredi 19 décembre, à l’unanimité, une proposition de loi faisant du lynchage – ces exécutions sommaires devenues le symbole du passé raciste des Etats-Unis – un crime fédéral. Les trois élus noirs du Sénat, un républicain et deux démocrates, avaient présenté, ensemble, ce texte en début d’année.

Son adoption a représenté « un moment beau et significatif » pour le Sénat, a commenté Cory Booker, sénateur du New Jersey considéré comme un possible candidat démocrate pour l’élection présidentielle de 2020. « Nous avons la possibilité de reconnaître les erreurs de notre histoire, de rendre hommage à la mémoire de ceux qui ont été brutalement tués et de laisser un héritage pour que les générations futures puissent savoir qu’après 200 tentatives en un siècle (…) cette assemblée a fait la bonne chose », a-t-il déclaré.

« Hate crimes »

Si la législation est adoptée par l’ensemble du Congrès, le lynchage sera dorénavant considéré par la justice états-unienne comme « l’expression suprême du racisme » après la guerre de Sécession. Il sera qualifié par les autorités fédérales de « hate crimes » (« crime haineux »), une catégorie d’infractions pénales à part dans laquelle les victimes ont en commun d’avoir été ciblées en raison de leur appartenance, réelle ou supposée, à un groupe racial ou à une religion, ou encore en raison de leur identité sexuelle ou de leur handicap.

Le texte, dont la portée est largement symbolique, ajoute que 4 472 personnes, principalement noires, ont été victimes de lynchage entre 1882 et 1968.

Selon la sénatrice californienne Kamala Harris, une autre démocrate qui pourrait s’opposer à Donald Trump en 2020, la loi aidera les Américains « à dire la vérité sur notre passé ». Cindy Hyde-Smith, une sénatrice républicaine du Mississippi, Etat du Sud où la mémoire des nombreux lynchages de Noirs reste douloureuse, a présidé le vote mercredi.

Une première au Sénat

Le mois dernier, avant les élections législatives de mi-mandat, ses propos sur le lynchage avaient créé la polémique. En présentant l’un de ses partisans devant quelques supporteurs, Mme Hyde-Smith avait affirmé qu’elle se placerait « au premier rang » si celui-ci l’invitait à une « pendaison publique ».

Le texte adopté par le Sénat doit maintenant être voté par la Chambre des représentants, qui passera sous contrôle démocrate en janvier 2019.

Entre 1920 et 1940, à une époque où les lynchages racistes étaient encore pratiqués, la Chambre avait voté trois fois contre cette pratique. Mais jamais le Sénat ne l’avait pas rejointe. En 2005, la Haute Chambre du Congrès états-unien s’est excusée pour ses échecs passés.

Le Monde avec AFP

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