Le fil vert

Les stocks de poissons toujours plus épuisés par la surpêche

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La part des ressources mondiales surexploitées ne cesse d'augmenter.
par Julien Guillot et Margaux Lacroux
publié le 20 décembre 2018 à 6h22

 Tous les jours, retrouvez le fil vert, le rendez-vous environnement de Libération. Aujourd’hui, c’est l’infographie.

Selon l'enquête de l'UFC-Que choisir publiée cette semaine, 86 % des cabillauds, soles et bars présents sur les étals des grandes surfaces de l'hexagone proviennent d'une pêche non durable qui pioche dans des stocks déjà surexploités. La mauvaise pratique n'est pas que française. A l'échelle du globe, la pêche durable est encore loin de s'imposer. La part des stocks de poissons surexploités est en constante augmentation depuis 1974. Résultat : l'état des ressources ne cesse de décliner, pointe le rapport 2018 de la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) sur «l'Etat de la pêche et de l'aquaculture mondiales».

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Record de surexploitation

En 1975, 90 % de la pêche atteignait des niveaux d'exploitation durables. En 2015, ça n'était plus que 67 %. Cette même année, un tiers des stocks mondiaux de poissons marins ont été surexploités. Un record, aussi atteint en 2008. Il y a surexploitation quand les prélèvements sont trop importants par rapport au nombre d'individus et qu'ils entravent la capacité des espèces à se reproduire. La mer Méditerranée et la mer Noire sont les deux régions du monde où la part des stocks non durables est la plus importante. Viennent ensuite le sud-est de l'océan Pacifique et le sud-ouest de l'Atlantique. En revanche, l'océan Pacifique nord et central abrite une proportion importante de stocks durables.

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«Situation inquiétante»

Certains stocks de poissons sont déjà exploités au maximum de ce qu'ils peuvent endurer. Cette catégorie a dans un premier temps décliné, de 1975 à 1989, puis est repartie à la hausse jusqu'à aujourd'hui. En parallèle, la courbe des poissons peu exploités a plongé. Ils ne représentent plus que 7 % des stocks aujourd'hui tandis qu'en 1975, ils culminaient à 40 %.

La surpêche «n'a pas que des conséquences écologiques négatives, elle réduit aussi la production sur le long terme, ce qui a aussi des conséquences économiques et sociales négatives», avertit le rapport de la FAO, qui parle de «situation inquiétante».

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