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Devant l'Assemblée, des élus de Seine-Saint-Denis déversent 347 millions d'euros en faux billets

Les élus de Seine-Saint-Denis ont déversé de faux billets devant l'Assemblée nationale

Les élus de Seine-Saint-Denis ont déversé de faux billets devant l'Assemblée nationale - FRANCOIS GUILLOT / AFP

Les élus de Seine-Saint-Denis disent avoir payé 347 millions d'euros d'allocations de solidarités censés être payés par l'État.

Des élus de Seine-Saint-Denis ont déversé ce mercredi des milliers de faux billets devant l'Assemblée nationale pour matérialiser les 347 millions d'euros que le département a payé à la place de l'État pour l'année 2018.

Les élus déplorent de financer des allocations de solidarités, comme le RSA dont une partie n'est plus compensée intégralement par l'État, l'accueil des mineurs étrangers que le département prend en charge au titre de l'Aide sociale à l'enfance (ASE), ou encore la prise en charge des enfants de jihadistes partis en Syrie et qui reviennent en France via la Seine-Saint-Denis en atterrissant à Roissy.

"Ces 347 millions représentent ce que la Seine-Saint-Denis et ses habitants paient à la place de l'Etat au titre de la solidarité nationale", a résumé Stéphane Troussel, président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis. "Cette solidarité à l'envers, ça suffit!", s'est-il indigné, ajoutant que cette somme ne pouvait être mobilisée pour les investissements, la transition écologique ou la lutte contre les inégalités et la pauvreté.

"Plan de rattrapage"

Le 29 novembre, le Conseil départemental avait décidé à l'unanimité des groupes politiques d'envoyer la "facture" à l'État. Malgré des appels répétés, aucune réponse ne leur est parvenue. "C'est l'ensemble de ces initiatives que nous multiplierons jusqu'à temps que nous soyons entendus", a prévenu Stéphane Troussel. 

"On souhaite un plan de rattrapage pour la Seine-Saint-Denis qui répond aux problématiques de police, de justice, d'éducation et des collectivités locales", a ajouté Stéphane Troussel, qui a écrit au Premier ministre pour que les élus soient reçus.

"On veut juste l'égalité, que nos jeunes soient traités de la même manière que tous les autres", a déclaré Sylvine Thomassin, maire de Bondy et solidaire comme de nombreux maires de Seine-Saint-Denis à l'action "coup de poing" du département. 

Face à la grogne des présidents de départements, l'exécutif a annoncé début novembre le déblocage d'une enveloppe de 250 millions d'euros pour l'ensemble des départements, une somme bien en-deçà de celle attendue par Stéphane Troussel qui estime que "la Seine-Saint-Denis est l'un des départements qui contribue le plus à la solidarité nationale". 

Paul Louis avec AFP