Mauvaise nouvelle pour l’Inde : les “soupçons grandissants” d’alliance militaire entre le Pakistan et la Chine, à travers le corridor industriel en construction pour offrir à l’extrémité ouest de l’empire du Milieu un débouché sur le golfe Persique, se confirment. Dans son édition du 19 décembre, le New York Times révèle qu’un accord secreta été passé entre Islamabad et Pékin “il y a tout juste deux semaines” pour équiper l’armée de l’air pakistanaise “en avions de chasse, armement et logiciels” made in China. Les deux pays seraient également convenus d’“approfondir leur coopération dans le domaine spatial”.

Ces dispositions ont été prises “dans le cadre de la China’s Belt and Road Initiative”, un programme de grands chantiers d’infrastructures à travers pas moins de 70 pays, financé par la Chine à hauteur de 1 000 milliards de dollars, précise le journal américain, qui a été abondamment repris par la presse indienne. Bien que les autorités chinoises affirment régulièrement le caractère “purement économique” de ces “nouvelles routes de la soie” chères au président Xi Jinping, Pékin, “pour la première fois, lie explicitement” ce projet relevant en apparence du domaine civil “à ses ambitions militaires”, confirmant ainsi “les préoccupations de nombreux pays”.

Corridor industriel

Depuis 2013, année de lancement de la China’s Belt and Road Initiative, “le Pakistan est le site phare de ce programme”, explique le New York Times : le corridor industriel actuellement en travaux à travers le Pakistan – environ 3 000 kilomètres de routes, de voies ferrées, d’oléoducs et de gazoducs – représente à lui seul un investissement “de quelque 62 milliards de dollars”. La Chine prête de plus en plus d’argent au Pakistan alors que ce pays est en situation “de désespoir économique”, souligne le journal, et ce d’autant plus que le coup de froid diplomatique entre le Pakistan et les États-Unis “s’intensifie” depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump.

Tout cela “donne à Pékin une carte stratégique” à jouer contre l’Inde et les États-Unis “si les tensions s’aggravaient dans la région au point de provoquer un blocus naval” dans le Pacifique, Washington et Pékin s’affrontant aujourd’hui “de plus en plus en mer”.