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Frédéric Beigbeder : «Comment je suis devenu réac»

«Moi, le libertaire épicurien, je me retrouve à prôner un conservatisme du libertarisme. Je vois mes libertés rétrécir jour après jour», constate Frédéric Beigbeder. François BOUCHON/Le Figaro

ENTRETIEN - Dans son nouveau livre La frivolité est une affaire sérieuse, l'écrivain explore notre époque troublée où la légèreté est devenue une forme de militantisme. Le mondain d'hier a quitté Paris pour vivre à la campagne et assume ses convictions qui lui vaudront d'être raillé comme un «vieux schnock».

LE FIGARO. - La frivolité est une affaire sérieuse est votre premier essai. Pourquoi ce titre?

Frédéric BEIGBEDER. - J'ai l'impression que nous traversons une période si troublée, si brutale et incompréhensible, que la légèreté y devient cruciale. Les choses que nous considérons comme frivoles ne sont pas des caprices d'enfants gâtés mais un combat pour penser à autre chose qu'à la fin du monde ou du mois… Peut-être s'agit-il aussi d'un refuge pour les impuissants dans mon genre, qui ne savent pas comment changer le monde. J'ai voulu exprimer cette utopie dans ce titre: c'est notre art de vivre que je défends, au fond. Je crois qu'on peut être sérieusement futile, même si c'est compliqué en ce moment.

Vos chroniques sont classées en trois grands axes: avant 2015, pendant et après. Que signifie cette chronologie?

Avant 2015, je décris un mode de vie qui semble purement hédoniste: les boîtes de nuit, les défilés de mode, la fête, la séduction, la vodka, une forme de littérature évanescente…

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75 commentaires
  • Rebelle83700

    le

    Se faire photographier avec les portraits d’Hemingway, ça le rassure ? Il n’est pas Hemingway et tant mieux pour lui. Et sa longévité.

  • Rebelle83700

    le

    Beigbeder devient tout ce qu’il faut pour rester devant les caméras. Mais reste un homme intelligent et intéressant. Ses virages idéologiques sont moins intéressants que ses argumentaires.

  • Instable arriviste

    le

    Je dirais plus conservateur que réac...j'aime bien. Faut dire que je suis de 1970, aussi.

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