Avec cinq nouveaux sites classés sur la liste verte de l’UICN, répertoriant les sites naturels les mieux gérés et protégés au monde, la France est le pays qui en compte le plus. Des calanques marseillaises au îles Kerguelen, découvrez ces 10 trésors hexagonaux.


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    L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICNUICN) a intégré 15 nouveaux sites en novembre 2018 sur sa liste verte, qui en compte désormais 40. Lancée en 2014, cette initiative récompense l'efficacité de la protection et de la gestion des sites ayant un impact positif sur la nature et les populations. Elle permet également de mesurer les progrès vers l'Objectif 11 d'Aichi, pour la biodiversité des Nations Unies. Son ambition est que 17 % des zones terrestres et 10 % des zones marines soient efficacement conservées et équitablement gérées d'ici à 2020. Parmi les 15 nouveaux sites, 5 sont Français, ce qui fait de l'Hexagone le premier contributeur avec un total de 10 sites sur 40. Les voici en images et en vidéos.

    Parc marin de la Côte bleue

    Créée en 1983, cette aire protégée à l'ouest de Marseille couvre 189 km. De l'AnseAnse des Laurons à l'ouest, à la Pointe des Corbières à l'Est, et sur le milieu marin adjacent jusqu'à 3 milles au large, la pêche, sous toutes ses formes, y est interdite ainsi que le mouillage des bateaux, le dragage et la plongée sous-marine, afin de reconstituer les biotopes naturels. Plusieurs récifs artificiels ont été immergés pour favoriser la colonisation des espèces et protéger les fonds marins.

    Plongée dans le parc marin de la Côte bleue. © Raphael Colin, YouTube

    Parc naturel régional des Vosges du Nord

    Déjà reconnu réserve de biosphère par l'Unesco, le parc naturel régionalparc naturel régional des Vosges du Nord s'étend sur 1277 km2 dont les deux tiers sont couverts de forêts. Créé en 1975, il comprend aussi 2.350 hectares de vergers, 1.200 km de cours d'eau et 40 châteaux classés ou inscrits aux monuments historiques. Parmi les actions emblématiques de la réserve, la protection des faucons pèlerinsfaucons pèlerins : 124 fauconneaux ont pris leur envol dans cette réserve depuis 20 ans.

    Les châteaux de Windstein, dans le parc naturel régional des Vosges du Nord. © Ranulf 1214, Flickr
    Les châteaux de Windstein, dans le parc naturel régional des Vosges du Nord. © Ranulf 1214, Flickr

    Réserve naturelle nationale des Terres australes françaises

    Les TerresTerres australes françaises sont les plus vastes des rares terres émergées de l'océan Indien sud. La réserve est un site d'importance majeure pour la reproduction de nombreux oiseaux marins de de 205 espèces de poissonspoissons. L'archipelarchipel Crozet héberge, quant à lui, la plus vaste colonie mondiale de manchots royaux. Malgré sa taille immense (près d'un million de km2), elle bénéficie désormais d'une protection rapprochée, notamment contre la surpêchesurpêche et contre les espèces invasivesespèces invasives.

    De jeunes manchots des îles Crozet, dans la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises. © Dimitri Damasceno, Wikipedia
    De jeunes manchots des îles Crozet, dans la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises. © Dimitri Damasceno, Wikipedia

    Réserve biologique intégrale du Bois du Loc’h

    La réserve du BoisBois du Loc'h, dans la forêt domaniale de Landévennec, est la première réserve biologique de Bretagne. D'une surface de 66 hectares, elle vise à étudier l'évolution naturelle des habitants forestiers sans intervention sylvicole. Le site constitue un échantillon représentatif de la faunefaune et flore de la région, avec une grande variété d'arbresarbres, notamment une hêtraie-chênaie descendant jusqu'au bord de la mer. Une signalétique à but pédagogique a été mise en place à destination des promeneurs.

    La réserve biologique intégrale du Bois du Loc’h © Henri Moreau, Wikipedia
    La réserve biologique intégrale du Bois du Loc’h © Henri Moreau, Wikipedia

    Réserve nationale de chasse et de faune sauvage d’Orlu

    Nichée au cœur des Pyrénées ariégeoises, la RNCFS d'Orlu possède des habitats remarquables, comme les pineraies à crochet, des tourbièrestourbières ou des pelouses sèches à orchidéesorchidées. Elle accueille une flore diversifiée et une grande partie de la faune pyrénéenne (IsardIsard, Grand tétras, ours brun...).

    D'une surface de 44 km2, elle est gérée par l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFSONCFS) qui y développe des programmes d'étude et de suivi de la faune sauvage.

    La réserve nationale d’Orlu, dans les Pyrénées. © Vallée Orlu, YouTube

    Parc naturel marin d’Iroise

    Le parc naturel marin d'Iroise a rejoint la liste verte de l'UICN en 2014. Situé au large de la pointe du Finistère, c'est le plus grand parc naturel marin français avec ses 3.430 km2. La mer d'Iroise, qui jouit également du statut de réserve de biosphère de l'Unesco et Natura 2.000, possède un grand nombre de paysages représentatifs de l'environnement de l'Atlantique Nord-Est : dunes, falaises, landes, îles, fonds rocheux et sédimentaires... Elle a pour but le développement durabledéveloppement durable des activités maritimes.

    Le parc naturel marin d’Iroise, au large du Finistère. © Tom Chirossel, Wikipedia
    Le parc naturel marin d’Iroise, au large du Finistère. © Tom Chirossel, Wikipedia

    Parc national des Pyrénées

    Créé en 1967, le parc national des Pyrénées a pour objectif la préservation du patrimoine culturel et naturel, le soutien à l'agricultureagriculture et au pastoralisme, et la sensibilisation du grand public autour du développement durable. De nombreux inventaires et études scientifiques y sont également menés. Grâce aux différents niveaux d'altitude qui étagent la forêt, on y trouve une vaste diversité de paysages, de faune et de flore, ainsi qu'une riche histoire géologique.

    Le lac de Gaube au cœur du Parc national des Pyrénées. © thierry llansades, Flickr
    Le lac de Gaube au cœur du Parc national des Pyrénées. © thierry llansades, Flickr

    Réserve naturelle marine de Cerbère Banyuls

    La Réserve naturelle marine de Cerbère Banyuls s'étend sur 6 km2 sur la côte Vermeille, au nord de la frontière espagnole. Instaurée en 1974, elle garantit la protection de la biodiversité et participe au maintien de la pêche artisanale. Assez original, un sentier sous-marinsous-marin a été créé pour découvrir ses 49 espèces protégées dont la posidonie, le corailcorail rouge, la grande nacre et la datte de mer (bivalvebivalve), la grande cigale (crustacécrustacé), la raie blanche ou le grand dauphingrand dauphin.

    Le sentier sous-marin de la Réserve naturelle marine de Cerbère Banyuls. © George George, YouTube.

    Espace naturel sensible du marais d'Episy

    Sur la liste verte de l'UICN depuis 2014, l'espace naturel sensibleespace naturel sensible du marais d'Episy est situé à proximité de Fontainebleau en Seine-et-Marne. D'une surface de 41 hectares, il est aménagé avec un parcours de pontons de 1.200 mètres ponctué de points d'observation. On peut ainsi y apercevoir des espèces végétales rares, comme le scirpe à écaille ou la sanguisorbesanguisorbe officinale, ainsi que des libelluleslibellules, amphibiensamphibiens ou gorges bleues à miroirmiroir (petit oiseauoiseau ressemblant au rouge-gorge).

    Le parcours aménagé de l’espace naturel sensible du marais d'Episy. © Pil, Flickr
    Le parcours aménagé de l’espace naturel sensible du marais d'Episy. © Pil, Flickr

    Parc national de la Guadeloupe

    Créé en 1989, ce site est le premier parc naturel d'outre-mer français. D'une surface de 221 km2, il accueille la plus grande foret primaire des Petites-Antilles et les paysages emblématiques de l'île, comme le volcanvolcan de la Soufrière, les chutes du Carbet ou la mangrovemangrove du Grand Cul de Sac marin. Menacé encore aujourd'hui par l'urbanisation et la pollution, le parc naturel de Guadeloupe mène un programme volontariste de préservation et de sensibilisation via l'écotourismeécotourisme.

    La forêt de Basse-Terre dans le parc national de la Guadeloupe. © Luca Moglia, Flickr
    La forêt de Basse-Terre dans le parc national de la Guadeloupe. © Luca Moglia, Flickr

    15 arbres remarquables à protéger

    Le chêne d’Henri IV dans le Tar-et-GaronneL'Érable de Montpellier dans les Deux-SèvresLes platanes du Musée Pétrarque dans le VaucluseLe hêtre monumental du TarnLe platane du château de la Bûcherie dans l’OiseLe cèdre pleureur des Hauts-de-SeineLes cormiers du Bas-RhinLes vieux ifs de la MancheLes tilleuls de l'abbaye de Noirlac dans le CherLe cade tourmenté de l’AudeLe châtaignier millénaire du FinistèreLe chêne sur son rocher corseLes châtaigniers millénaires de la Corse-du-SudLe pistachier lentisque de la CorseLes oliviers du Musée Renoir dans les Alpes-Maritimes
    Le chêne d’Henri IV dans le Tar-et-Garonne

    Dans les traditions populaires, on retrouve souvent nos vieux arbresarbres comme compagnons provisoires d'un héros de l'histoire de France. Saint Louis rendait la justice sous un chêne, Jeanne d'Arc priait près d'un tilleultilleul et Napoléon observait les champs de bataille depuis des points de vue ornés d'un grand arbre servant de repère. Près de la commune de Merles, dans le Tarn-et-Garonne, une fontaine abreuva en 1579 le bon roi Henri IVHenri IV, de passage sur ces terresterres. Le gros chêne, qui domine le site, accueillit-il le Vert-Galant pour un repos réparateur, on peut l'imaginer. Toujours est-il que le chêne est depuis longtemps appelé au pays le chêne d'Henri IV.

    Cet arbre est un chêne pédonculé, appartenant à la famille des Fagacées, présent dans tout l'hémisphère Nordhémisphère Nord mais préférant les altitudes inférieures à 1.300 mètres. Ce Quercus robur, chêne robuste, peut dépasser les 40 mètres de hauteur et son envergure est tout aussi impressionnante. Il vit gaillardement jusqu'à 500 ans et peut atteindre le millénaire. Le boisbois de chêne est un matériaumatériau majeur dont les qualités sont remarquables en charpenterie, en menuiserie, en tonnellerie ; évidemment, il est incontournable en ébénisterie. C'est un bois de cheminéecheminée qui chauffe bien et se consume lentement. Ses fruits, les glands, nourrissent les cochons et les sanglierssangliers. Autrefois, les tanneries récupéraient les écorces pour le tannage du cuir. Enfin, la sciure de chêne a fait les beaux jours de l'industrie papetière.

    © Georges FetermanGeorges Feterman, Futura