Acte VI des Gilets jaunes : moins de 40 000 manifestants en France

La mobilisation des Gilets jaunes a fortement baissé samedi lors de l'acte VI, ce qui n'a pas empêché des heurts d'éclater un peu partout sur le territoire.

(avec AFP)

La préfecture de Paris dénombrait 2 000 manifestants à 18 heures, contre près de 4 000 à son maximum samedi dernier.

La préfecture de Paris dénombrait 2 000 manifestants à 18 heures, contre près de 4 000 à son maximum samedi dernier.

© ABDUL ABEISSA

Temps de lecture : 5 min

L'acte VI n'a pas franchement mobilisé les Gilets jaunes. À trois jours de Noël, ils étaient moins de 40 000 à participer aux défilés, barrages routiers et blocages aux frontières. En ce sixième samedi d'affilée de mobilisation, de multiples rassemblements dans un climat plus ou moins tendu ont ainsi rassemblé 38 600 personnes en France à 18 heures, contre 66 000 samedi dernier à la même heure, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur. S'ils ont parfois donné lieu à des heurts, aucun incident grave n'était recensé en début de soirée. Au total, 220 manifestants ont été interpellés dans le pays, et 81 placés en garde à vue, indiquait en début de soirée la police.

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C'est un « réel tassement de la mobilisation », a tweeté dans la soirée le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, avec 104 points de tensions, soit « trois fois moins que samedi dernier ». « À l'heure des fêtes de fin d'année, notre pays a besoin d'ordre, de calme, et de paix », a-t-il ajouté en rappelant les mesures prises et la concertation annoncée par le gouvernement face à la protestation. « Le temps est venu du dialogue, du respect et du respect de la loi », selon lui.

Dans la nuit de vendredi à samedi, une dixième personne avait péri en marge du mouvement : un automobiliste qui a percuté un camion bloqué à un barrage filtrant de Gilets jaunes, à l'entrée d'autoroute de Perpignan-sud.

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179 interpellations et 36 gardes à vue

À Paris, la mobilisation était « un peu faiblarde » à cause de la proximité des fêtes, a déclaré à l'AFP José, un contremaître à la retraite de 62 ans mobilisé depuis le lancement du mouvement mi-octobre. Mais « en janvier on repartira comme au début », car « personne n'est convaincu par les mesures de Macron », a-t-il prévenu.

La préfecture de Paris a dénombré dans la capitale 2 000 manifestants, contre près de 4 000 à son maximum samedi dernier. Selon la préfecture de police, 179 personnes ont été interpellées et 36 placées en garde à vue. Sur les Champs-Élysées, en début de soirée, des motards de la police y ont été brièvement pris à partie par des manifestants, qui ont poussé à terre une de leurs motos et ont jeté des pavés et trottinettes sur les policiers. L'un des policiers a brièvement dégainé son pistolet.

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Parmi les gardés à vue figure un des porte-voix des Gilets jaunes, Éric Drouet, 33 ans, chauffeur routier de Melun (Seine-et-Marne) qui avait contribué à lancer la mobilisation, initialement contre la hausse des carburants. C'est aussi lui qui avait appelé le matin sur Facebook à se rassembler à Montmartre. Les manifestants ont ensuite circulé dans la capitale en groupes épars de dizaines de personnes, parfois bloqués par les forces de l'ordre ou repoussés à coups de gaz lacrymogènes.

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Baisse de mobilisation aussi en régions

Plusieurs blocages aux frontières avec l'Espagne, l'Italie ou l'Allemagne ont été observés. Des centaines de Gilets jaunes se sont notamment rassemblés au péage du Boulou près de la frontière espagnole, a constaté l'Agence France-Presse. « Le roi Macron donne des miettes aux gueux », pouvait-on lire sur leurs banderoles. Le réseau autoroutier a été quelque peu perturbé tout au long de la journée, avec des entrées, sorties et barrières de péage fermées, notamment sur l'A7. À 19 h 30, des manifestations étaient encore en cours sur une vingtaine de points, selon le groupe Vinci.

Les Gilets jaunes ont manifesté dans de nombreuses villes de France et autour, avec des mobilisations assez importantes à Bordeaux et Toulouse. À Bordeaux, la mobilisation a rassemblé 2 600 personnes, selon la préfecture, contre 4 500 samedi dernier. Les forces de l'ordre ont fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogènes tandis que des manifestants lançaient projectiles, pétards et engins d'artifice. Quelque 2 500 personnes ont manifesté à Toulouse, contre 4 500 samedi dernier, selon la préfecture de Haute-Garonne.

La réponse du gouvernement

De plus, 800 personnes se sont rassemblées à Nantes, où plusieurs incidents violents ont eu lieu, dont « des tirs de mortier en direction des forces de l'ordre qui ont fait cinq blessés légers », selon la préfecture de Loire-Atlantique. Environ mille « gilets jaunes » ont manifesté à Lille, et une centaine de l'autre côté de la frontière belge, à Bruxelles. Vendredi soir, un pantin à l'effigie du président Emmanuel Macron avait été décapité lors d'une manifestation de Gilets jaunes à Angoulême, un fait qui a été signalé au parquet, d'après la préfecture de Charente.

Depuis le pic du 17 novembre avec ses 282 000 manifestants recensés en France, la mobilisation a baissé selon les autorités : 166 000 le 24 novembre, 136 000 les 1er et 8 décembre et 66 000 le 15 décembre. Vendredi, le Parlement a donné son feu vert à des mesures d'urgence annoncées pour répondre à la mobilisation populaire : défiscalisation des heures supplémentaires, exonération élargie de hausse de CSG pour des retraités et possibilité pour les entreprises de verser une « prime exceptionnelle » de 1 000 euros, exonérée de toutes cotisations sociales et d'impôt sur le revenu, pour leurs salariés rémunérés jusqu'à 3 600 euros.

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Commentaires (130)

  • Oumuamua

    « Quitter le pays »... C’est ce que je prépare. Je ne fais pas partie de ces grandes fortunes qui se sont déjà éloignées mais de ces français qui, par leur travail, leur prise de risques, ... Ont acquis un certain patrimoine et de revenus lourdement taxés. Donc, je vais aller voir ailleurs. Depuis plusieurs mois, j’ai cédé mes actifs immobiliers locatifs : bureaux, bâtiments commerciaux... Aujourd’hui je cède mes trois résidences. Puis j’ai prévu où aller. Bye bye à tous ces messieurs qui ne connaissent qu’un mot pour résoudre un problème : taxer. Et qui sont incapables de gérer correctement ce pays. Mes enfants ? Mes trois filles font leurs situations à l’étranger. Je ne suis pas un cas isolé. J’ai longtemps résisté mais trop c’est trop ! Je laisserai mes compatriotes voir quitter ceux qui pouvaient payer des impôts raisonnablement et contribuer à la vie collective. Bonne chance.

  • lorraine 57300

    Ce qui louable c'est que tout le monde commence à voir clair !
    alors adieu le "grand soutien"
    les gilets jaunes ne sont pas le peuple, pas plus que mélenchon la république !

  • Brulau

    Tu vas voir le jour ou les 20% descendent dans la rue, qu’ils sont beaucoup plus nombreux et cela risque de faire mal. Les statistiques, on peut leur faire dire ce qu’on veut, et tes élucubrations risquent de les obliger à réagir. Le gaspillage de ces dernières semaines provoqués par des sauvageons aurait été beaucoup plus utiles pour nos sdf et vrais nécessiteux !