POLITIQUECuba vote sa nouvelle Constitution qui reconnaît le marché

Cuba vote sa nouvelle Constitution qui reconnaît... le marché, la propriété privée et l'investissement étranger

POLITIQUELe texte de la Constitution reconnaît le marché sans renoncer au socialisme mais remet à plus tard l'adoption du mariage homosexuel...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le parlement cubain vote ce samedi le projet de nouvelle Constitution du pays. Les 560 députés sont réunis en présence du président Miguel Diaz-Canel et de Raul Castro, député, ex-président (2008-2018) et premier secrétaire du Parti communiste (PCC, unique). La nouvelle Constitution, dont le texte arrive au parlement dans une version largement modifiée, veut faire évoluer l’économie cubaine, en reconnaissant le marché, la propriété privée et l’investissement étranger, sans renoncer au socialisme.

le secrétaire du Conseil d’Etat (organisme émanant du Parlement), Homero Acosta, a souligné les efforts de consensus du comité de rédaction, assurant que cette Constitution était « une expression authentique du caractère démocratique et participatif de notre peuple, car elle est née de lui et recueille ses sentiments ».

8,9 millions de Cubains se sont prononcés sur la nouvelle constitution

En effet, pendant trois mois, 8,9 millions de Cubains (sur 11 millions d’habitants) se sont prononcés sur le projet, dans le cadre de 130.000 débats organisés par quartier, centre de travail ou université. Dans un pays pourtant habitué à l’unanimité politique depuis un demi-siècle, ont surgi 783.174 propositions de modifications, rajouts ou suppressions d’articles.

Les autorités socialistes, qui ont vanté cet exercice de démocratie, ont donc dû corriger leur copie : la commission a effectué 760 rectifications, sur 134 des 224 articles, soit 60 % du projet. L’article le plus polémique ? le 68, qui définissait le mariage comme l’union « entre deux personnes », et non un homme et une femme comme dans la Constitution actuelle de 1976.

Définir le mariage comme « une institution sociale et légale »

Cela ouvrait la voie au mariage homosexuel dans une île où, après la révolution castriste en 1959, cette communauté a été harcelée, voire envoyée en camps de « rééducation », puis exclue de tout emploi public avant d’être progressivement acceptée.

Si revenir au texte actuel aurait fermé la porte au mariage gay, la commission de rédaction du projet propose, elle, une solution intermédiaire : définir le mariage comme « une institution sociale et légale » sans plus de précisions. A charge ensuite au Code de la famille, qui doit être prochainement réformé, d’inclure éventuellement le mariage homosexuel puis de le soumettre à référendum d’ici deux ans.

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