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Avant d'entrer au Sénat américain, Mitt Romney étrille Donald Trump

Dans une tribune au Washington Post, le candidat malheureux à la présidentielle de 2012 exprime ses doutes sur la stature de Donald Trump, estimant qu'il n'a « pas endossé le costume » de président.

À deux jours de faire son entrée au Sénat, Mitt Romney annonce la couleur. Dans une tribune publiée mardi soir dans le Washington Post , le candidat républicain à la présidentielle de 2012 critique vertement le président Trump qui, selon lui, ne s'est pas montré à la hauteur du bureau Ovale lors des deux années écoulées. «La nomination de hauts responsables avec une expérience plus limitée, l'abandon d'alliés qui ont combattu à nos côtés, et l'affirmation irréfléchie du président selon laquelle les États-Unis ont longtemps été un “pigeon” dans les affaires mondiales tirent sa présidence vers le bas», juge ainsi Mitt Romney. «Avec un pays aussi divisé, remonté et en colère, un leadership présidentiel riche de qualités de caractère est indispensable», ajoute le sénateur entrant de l'Utah.

Le républicain modéré, 71 ans, semble bien décidé à incarner l'opposition au président au sein de la majorité. Le créneau a été laissé vacant après le décès d'un autre candidat malheureux à l'investiture suprême, John McCain, et la décision prise par les sénateurs Jeff Flake et Bob Corker, deux voix discordantes dans le camp républicain, de ne pas se représenter aux élections de mi-mandat. «Ça commence avec Mitt Romney mais si tôt! La question sera, est-il un Flake? Je n'espère pas», a d'ailleurs réagi le locataire de la Maison-Blanche sur un ton étonnamment modéré. Et d'ajouter: «Préférerais vraiment que Mitt se focalise sur la sécurité à la frontière et plein d'autres choses où il peut être utile. J'ai gagné et pas lui. Il devrait être heureux pour tous les républicains.»

«Escroc cupide et misogyne»

L'ancien gouverneur du Massachusetts (2002-2006) avait déjà fait connaître sa position l'été dernier. «Je me suis exprimé et je continuerai de m'exprimer franchement quand le président fera ou dira quelque chose de raciste, sexiste, contre les immigrés, de malhonnête ou ayant un effet dévastateur pour les institutions démocratiques», écrivait-il en juin dernier dans le Salt Lake Tribune . Il assurait toutefois qu'il n'allait pas «commenter chaque tweet ou erreur» et apportait son soutien à certaines mesures du président. Dans sa tribune au Washington Post, Mitt Romney concède avoir été dans un premier temps encouragé par l'arrivée de personnalités telles que James Mattis au Pentagone ou John Kelly comme secrétaire général de la Maison-Blanche. Et leur départ a depuis changé la donne à ses yeux.

» À VOIR AUSSI - La réponse de Donald Trump à la tribune de Mitt Romney

La réponse de Donald Trump à la tribune de Mitt Romney - Regarder sur Figaro Live

Les deux hommes entretiennent de longue date une relation tumultueuse. En 2011, avant de soutenir publiquement sa candidature, Donald Trump s'était amusé à comparer sur une chaîne de télévision son succès avec celui de l'ancien homme d'affaires. «Je veux dire, ma valeur nette est plusieurs fois supérieure à Mitt Romney», s'était-il alors vanté. Cinq ans plus tard, l'intéressé n'avait de son côté pas caché son mépris pour le magnat de l'immobilier: il l'avait notamment qualifié d'«escroc cupide et misogyne». Donald Trump avait répliqué, assurant que Mitt Romney avait «tremblé comme un chien» lors de la campagne l'opposant à Barack Obama. Cela n'avait toutefois pas empêché le président élu de penser à lui pour le poste de secrétaire d'État lors de la période de transition.

Reste que cette tribune du sénateur de l'Utah pose la question de ses intentions en vue de la présidentielle. Le directeur de campagne de Donald Trump pour 2020, Brad Parscale, a d'ailleurs été le premier à lui répliquer dans un tweet: «La jalousie est un plat qui se sert chaud et Romney vient de le prouver. Tellement triste.» Déjà candidat à l'investiture républicaine 2008, puis largement défait par Barack Obama quatre ans plus tard, Mitt Romney a jusqu'ici catégoriquement écarté l'idée d'une troisième campagne présidentielle.

Avant d'entrer au Sénat américain, Mitt Romney étrille Donald Trump

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306 commentaires
  • Anoune

    le

    C’est sûr que c’est pas en Russie qu’on verrait ça :-)

  • 2595651 (profil non modéré)

    le

    Calomnier et affaiblir son propre camp, comme le fait ici Romney, on connaît bien la manœuvre ! En France, Juppé et les "chiraqueriens" l'ont précédé en crachant eux aussi sur leur électorat pour se rallier à Macron...

  • CIBICHE

    le

    C'est fou comme les présidents de fonds d'investissements mondialisés vendant des boites américaines à la découpe ont la cote chez les progressistes quand ils critiquent Trump. C'est vrai que ce brave Mac Cain s'était lui aussi refait une virginité sur les mêmes bases baisées chez Pocahontas et autres élites radicalisées. Infox et enfumage sont dans un bateau....

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