Un enfant secouru par le navire humanitaire Aquarius, en septembre 2018. Crédit : Maud Veith/MSF
Un enfant secouru par le navire humanitaire Aquarius, en septembre 2018. Crédit : Maud Veith/MSF

L’année 2019 commence et la situation en mer Méditerranée reste toujours chaotique. Quarante-neuf personnes, secourues par deux navires humanitaires, attendent toujours de pouvoir débarquer dans un port d’accueil. Une errance qui relance inlassablement la question de la politique d'accueil en Europe.

Les ONG allemandes Sea-Eye et Sea-Watch continuent de tourner en rond en mer Méditerranée. Depuis plusieurs jours, les navires "Professor Albrecht Penck" (de Sea Eye) et le navire "Sea Watch 3" (de Sea Watch) attendent de pouvoir déposer 49 migrants secourus en mer dans un port sûr.

Le premier a secouru 17 personnes, dont un mineur de 17 ans et une femme de 24 ans, au large de la Libye. Le second est venu en aide à 32 migrants - dont trois jeunes enfants, trois adolescents non accompagnés et quatre femmes.

Pour l’heure, ni Malte, ni l’Italie, ni l’Espagne ont accepté de laisser les navires entrer dans leurs ports. Aucun autre pays ne s'est manifesté pour accueillir les navires et leurs occupants. Pourtant le temps presse. "Pour les prochaines heures il est prévu une mer agitée et il est probable que les conditions à bord des deux navires se détériorent", a indiqué le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) dans un communiqué.

Les navires du Sea Watch et de Sea Eye entours en noir errent en Mditerrane Capture dcran de MarineTraffic le 2 janvier  10hDepuis l’arrivée au pouvoir de partis populistes dans de nombreux pays européens (Italie, Autriche, Hongrie…), la politique migratoire en Europe est plutôt axée sur la fermeture des ports et des frontières plutôt que sur l’accueil des immigrés.

24 000 migrants arrivés en Italie en 2018

Lors de son accession au ministère de l'Intérieur italien en juin, Matteo Salvini a tenu sa promesse de fermer les ports aux navires secourant des migrants au large de la Libye, qu'ils soient d'ONG, commerciaux ou même garde-côtes italiens. L'Italie a longtemps été la porte d'entrée des migrants en Europe. Parties des côtes libyennes, les embarcations de fortune cherchaient à atteindre Lampedusa ou la Sicile, les premières terres européennes sur leur trajet. 

Le 10 juin, quelques jours après son arrivée, Matteo Salvini a ainsi refusé d’accueillir l’Aquarius et ses 630 migrants à bord. Une ligne de conduite qui a plongé l’Europe dans une nouvelle crise sur la question de l’accueil.

Dernier fait en date, le 28 décembre. Matteo Salvini s’était montré ferme face au navire Open arms qui lui demandait la permission de débarquer 311 personnes. "Ma réponse est claire : les ports italiens sont fermés", avait-il répondu dans un tweet lapidaire.

Matteo Salvini s’est ainsi enorgueilli d’avoir fait chuter les arrivées de migrants en Italie par la mer de 80 % en 2018. En effet, 24 000 personnes ont débarqué sur les côtes italiennes sur l’ensemble de l’année contre 120 000 en 2017.  

La chute des arrivées en Italie ne signifie pas la fin des traversées. Près de 1 300 migrants ont péri depuis le début de l'année en tentant de traverser la Méditerranée pour rejoindre les côtes maltaises ou italiennes, selon l'Organisation mondiale pour les migrations (OIM).


 

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