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Le réchauffement climatique pourrait changer 90% des tortues vertes en femelles d'ici 2100

réchauffement climatique
© John Burns/NOAA

Le réchauffement climatique pourrait avoir une conséquence inquiétante sur les tortues vertes. D'ici 2100, la hausse des températures pourrait transformer jusqu'à 93% de ces tortues en femelles. Si l'espèce parvient à survivre jusque là...

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Chez les tortues vertes (Chelonia mydas), la reproduction pourrait bientôt devenir une affaire complexe. D'ici le prochain siècle, il pourrait en effet devenir difficile pour les femelles de trouver un partenaire. En cause ? Le réchauffement climatique selon une récente étude publiée par des scientifiques britanniques et portugais dans la revue Global Change Biology.

Comme chez de nombreuses espèces de reptiles, la détermination du sexe chez les tortues n'est pas une affaire de chromosome mais d'environnement. Ainsi, lorsqu'une femelle pond ses oeufs, le sexe des futurs petits n'est pas encore fixé. C'est la température d'incubation qui va le déterminer. Les nids les plus froids donneront naissance à des mâles tandis que les plus chauds verront éclore des femelles.

C'est ici que le réchauffement climatique entre en jeu. A l'heure actuelle, environ 52% des tortues vertes naissent femelles. Mais la hausse des températures pourrait changer la donne. En considérant les températures estimées dans les scénarios évoqués par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), entre 76 et 93% des tortues pourraient se changer en femelles d'ici 2100.

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Une survie de plus en plus difficile

Pour leur étude, les chercheurs se sont focalisés sur un site de l'archipel des Bijagos en Guinée-Barrau mais ils estiment qu'une tendance similaire pourrait se dessiner à l'échelle planétaire. Selon leurs estimations, le ratio devrait initialement pencher du côté des femelles, provoquant une augmentation de la population avant de décliner, "à cause des températures d'incubation approchant des niveaux mortels".

"Des températures plus froides, à la fin de la saison de nidification et dans les zones ombragées, garantiront l'éclosion de certains mâles", explique dans un communiqué le Dr Rita Patricio, principal auteur de l'étude. Mais "bien que les températures croissantes conduiront à plus d'éclosions de femelles [...] la mortalité chez les oeufs sera aussi plus élevée dans ces conditions plus chaudes".

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"Alors que les températures continueront de grimper, il pourrait devenir impossible pour les tortues non-écloses de survivre", s'inquiète la spécialiste de l'Université d'Exeter. Et cette équipe scientifique n'est pas la première à aboutir à cette conclusion. D'autres chercheurs ont rapporté des observations similaires dans la revue Current Biology début 2018.

Sur l'île Raine située au large de l'Australie, ils se sont aperçus que plus de 99% des tortues vertes nées ces vingt dernières années étaient des femelles. Selon les auteurs, l'île ferait partie des plus touchées par le réchauffement climatique dans la région. Une île située plus au sud et moins affectée a ainsi montré un taux de femelles avoisinant les 65%.

Un habitat menacé

Les températures et leur influence sur le sexe des tortues vertes ne sont pas la seule menace qui pèse sur ces dernières. Sur les plages de l'archipel des Bijagos, le Dr Patricio et ses collègues ont estimé que la montée des eaux pourrait submerger 33 à 43% des sites de nidification actuellement utilisés par les reptiles. La perte de l'habitat serait ainsi une menace tout aussi sérieuse que la hausse des températures.

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Pour y échapper, les tortues vertes pourront toujours se réfugier davantage dans les terres mais elles pourraient arriver à court de solution sur le long terme. "Le recul des plages pourrait être possible dans certaines zones mais les tortues que nous avons étudiées nidifient sur une petite île (l'île Poilão) donc il y a une limite jusqu'où la plage peut aller", souligne le Dr Patricio.

"A d'autres endroits, il pourrait y avoir des barrières naturelles ou des construction humaines empêchant les plages de s'étendre davantage", poursuit-elle. Ces estimations sont d'autant plus préoccupantes que l'archipel des Bijagos représente l'aire de nidification la plus importante d'Afrique pour les tortues vertes et la principale aire de reproduction terrestre de l'espèce dans l'Atlantique Sud.

A l'heure actuelle, la tortue verte, l'une des sept espèces de tortues marines répertoriées, est considérée comme menacée d'extinction par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

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