En 2018, retards et annulations en pagaille dans les aéroports français

Les perturbations ont progressé de 55,9 % en 2018 en France, selon une étude d’Air Indemnité. La faute notamment aux grèves… mais pas que.

 Le doublement des annulations s’explique par les mouvements sociaux, notamment chez Air France.
Le doublement des annulations s’explique par les mouvements sociaux, notamment chez Air France. LP/Arnaud Journois

    Quasi doublement des annulations de vols au départ ou à l'arrivée en France, augmentation de 21 % des retards supérieurs à deux heures. Voyager en France en avion en 2018 est loin d'avoir été une sinécure si l'on en croit l'enquête menée par la société Air Indemnité, leader français des services d'indemnisation des passagers aériens, que Le Parisien – Aujourd'hui en France dévoile en avant-première. En tout, les retards et annulations ont progressé de 55,9 % l'an dernier.

    34 ans de retards. 1 125 000 avions ont décollé ou atterri en France entre les 25 décembre 2017 et 2018. Ils ont transporté plus de 127 millions de voyageurs dont 4,7 millions ont subi des perturbations. Les annulations de vol ont explosé : + 95 % sur les douze derniers mois. Les retards supérieurs à 3 heures ont quant à eux augmenté de 26,8 %, avec un pic courant juillet. Le total des retards accusés par les 41639 vols perturbés en 2018 dans l'hexagone représente, selon l'étude, un cumul total de 34 années de retards !

    Multiplications des mouvements sociaux. Cette dégradation n'est pas exclusive à la France. « Néanmoins, le doublement des annulations par exemple s'explique en grande partie par les mouvements sociaux entre mars et juillet derniers, ceux des contrôleurs aériens, des bagagistes, des personnels des compagnies aériennes, dont Air France. Il y en a eu beaucoup cette année », analyse Anne-Laure Hery, porte-parole d'Air Indemnité.

    Une hausse du trafic aérien en général. À cette liste il faut ajouter les conséquences en France de la faillite de deux compagnies – la danoise Primera Air et la chypriote Cobalt Air – qui ont laissé de nombreux voyageurs sur le carreau. Mais cette dégradation est également liée à la forte hausse du trafic général qui n'est pas près de se stabiliser. L'Association du trafic aérien international (IATA), prévoit un doublement du nombre de passagers transportés d'ici à vingt ans pour atteindre huit milliards de personnes. A nombre d'aéroports quasi-constant…

    Les low cost s'en sortent bien. Les trois compagnies qui ont le mieux respecté les horaires en France sont des compagnies régulières : Ukraine International Airlines (0,26 % de vols perturbés), la grecque Aegan Airlines (0,51 %) et enfin la dubaïote Emirates (0,58 %). À l'autre bout du classement : Tunisair (11,35 % des vols perturbés), la française Twin Jet (6,73 %) et la tunisienne Nouvelair (5,79 %). Les compagnies low-cost ne s'en tirent pas mal. Dans cette catégorie, les trois moins perturbées lors de leur passage en France, sont la turque Pegasus Airlines (0,86 % de perturbations), la lettone Air Baltic (0,87 %) et enfin Transavia (1,41 %), filiale du groupe Air-France-KLM.

    Paris-Singapour et Paris-Agen pas bien lotis. À l'international, c'est à l'aéroport Charles-de-Gaulle que les liaisons subissent les retards les plus fréquents : en provenance de Singapour (19,80 % de vols perturbés), de Mexico (18,66 %) et de Shangaï (15,37 %). En vols intérieurs, mieux vaut éviter les liaisons Paris Orly-Agen (13,39 % de vols perturbés), Paris Orly-Castres (11,26 %) et enfin Marseille-Lyon (10,81 %).