Linéaire 

La frise chronologique est “la représentation de l’histoire la plus courante et c’est elle qui orne encore toutes les classes des écoles primaires”, souligne le New York Times. Elle est bien pratique et montre que “donner une forme graphique au temps qui passe” est fondamental pour pouvoir se représenter à la fois le passé et le futur. Avec elle, il n’y a “qu’une seule direction, note le quotidien américain, qui contient toute l’histoire de l’humanité”.

Circulaire

Dans de nombreuses cultures traditionnelles, la vision du temps est circulaire ou cyclique, ce qui rejoint d’ailleurs le rythme de l’alternance entre le jour et la nuit ou celui des saisons. De nombreux théoriciens, à l’instar du philosophe Friedrich Nietzsche, se sont penchés sur la question. Des philosophies antiques comme le stoïcisme et des religions comme l’hindouisme partagent une croyance dans la “roue du temps”. C’est aussi ce que nous sous-entendons, lorsque nous déclarons que “l’histoire se répète”.

Théorie de la boucle

Les répétitions sont frappantes sans être des copies conformes, c’est pourquoi on peut imaginer que l’histoire a la forme d’une boucle. Elle est cyclique, mais son évolution est souvent ponctuée de retours en arrière.
Le premier discours d’investiture d’Obama, en janvier 2009, présentait sa victoire à la fois comme une avancée et un retour aux valeurs fondatrices des États-Unis – le sommet de la boucle, en quelque sorte. La force de cette image réside dans le fait qu’elle inscrit des revers apparents dans la continuité de notre marche en avant.

Dialectique

Au XIXe siècle, les récits historiques les plus ambitieux étaient ceux de Hegel et de Marx, qui voyaient la structure de l’histoire comme une “dialectique”, c’est-à-dire des antagonismes réconciliés à un niveau supérieur lors de la période suivante : des cultures, classes ou esprits en conflit à une époque fusionnaient et étaient transcendés à l’aube de la période suivante, qui, à son tour, suscitait de nouvelles tensions ou conflits.

Big Bang temporel

Dès qu’on laisse les physiciens et les cosmologistes s’en mêler, les choses deviennent souvent furieusement bizarres. Le physicien britannique Stephen Hawking par exemple (après le scientifique américain Richard Feynman, génie de la physqiue quantique, et d’autres avant lui) a ainsi conclu, en s’appuyant sur la mécanique quantique, que l’univers a “toutes les histoires possibles”.

Spirographe

“Si j’essayais de dessiner l’histoire, je ferais une boucle en spirale”, souligne le professeur de philosophie Crispin Sartwell dans les colonnes du New York Times. Tout a lieu sur un même plan, avec des croisements, sans avancée particulière en avant ou vers le haut, mais avec des ouvertures et des développements vers l’extérieur, chaque nouvelle spirale étant plus complexe en raison de l’accumulation d’événements. “C’est la forme que pourrait prendre l’histoire, si je pensais que l’histoire avait une forme. J’appelle cela la théorie du spirographe”, conclut-il.