Entre la gronde liée à l’entrée en vigueur de la limitation à 80km/h et le mouvement des Gilets jaunes, le vandalisme anti-radars a littéralement explosé au second semestre 2018. Selon le site radars-auto.com, qui fonde ses estimations sur les articles de presse locale recensant les dégradations de radars dans chaque département, deux radars automatiques sur trois auraient été ciblés depuis le 17 novembre, début du mouvement des Gilets jaunes. Dès le 8 décembre, après trois semaines de mobilisation, Europe 1 avançait que la moitié des radars automatiques du pays avaient été mis hors service, pour quelques heures ou plus longuement, selon l’ampleur des dégâts. Un autre pic de dégradations, moins important, avait déjà été constaté suite à l’entrée en vigueur de l’impopulaire limitation de vitesse à 80 km/h, le 1er juillet 2018.

Contactée par nos soins, la Sécurité routière refuse de livrer une estimation du nombre de radars actuellement hors service, dans un souci d’éviter “la surenchère”. De son côté, radars-auto.com avance qu’une majorité des 1.549 radars fixes (PLF 2019, annexe CAS Contrôle de la circulation et du stationnement routiers) seraient actuellement hors d’état suite à d’importantes dégradations. Après avoir enregistré un “taux de disponibilité” des radars de 93% en 2017, la Sécurité routière s’apprête à déplorer une chute vertigineuse de cet indicateur crucial, basé sur la moyenne annuelle d’appareils de contrôle qui fonctionnent normalement.

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La facture des remises en service et réparations s’annonce donc particulièrement salée. Ce poste de dépenses, financé par les recettes des amendes aux contrevenants et non par l’impôt, va s’ajouter au recul brutal et inattendu de ces mêmes recettes, récemment estimé à 15% par la Sécurité routière. Un recul en partie lié, lui aussi, au pic de dégradations intervenu au deuxième semestre 2018. Comme nous l’a rappelé la Sécurité routière, “le coût d’intervention sur les équipements radars varie selon le type d'équipements et selon le dommage causé à l'appareil”.

De 500 euros en moyenne pour un acte de vandalisme léger (tag, vitre cassée...), la facture peut s’élever de 60.000 à 80.000 euros lorsqu’un radar fixe détruit doit être remplacé. S’agissant des radars tronçons qui calculent la vitesse moyenne d’un véhicule entre deux points, la note grimpe parfois jusqu’à 200.000 euros, informe la Sécurité routière. Le projet annuel de performances (PAP) annexé au projet de loi de finances 2019 prévoit d’affecter un montant total de 30 millions d’euros pour la maintenance opérationnelle des radars, ainsi que d’autres dépenses mineures. S’il est délicat d’évaluer le coût des dégâts que la Sécurité routière n’aurait, elle-même, pas encore chiffré précisément, il y a fort à parier que le budget initialement affecté aux diverses réparations va exploser.

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“Le coût du vandalisme a été estimé en 2012, année normale, à 22,86 millions d’euros, sur une dépense totale de maintien en condition opérationnelle des dispositifs de contrôle de 79,44 millions d’euros", indique la Sécurité routière dans un document consulté par BFMTV. Le budget nécessaire à la remise en service devrait sans doute a minima doubler, d’autant que la France compte davantage de radars automatiques qu’à l’époque : 4.700 au 1er janvier 2019, contre 4.047 appareils fin 2012. Pour autant, ces dépenses supplémentaires sont à relativiser, au regard du montant faramineux des amendes de radars automatiques. En 2018, il a franchi la barre du milliard d’euros (1,013 milliard), utilisé en majeure partie pour financer la lutte contre l’insécurité routière.

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