Pays de Vannes. Saccages en série sur les cultures [Vidéo]

Par Rémy Quéméner

Didier Marthe n’en revient toujours pas. À la mi-décembre, ce maraîcher bio de Séné (56) a découvert près de 5 000 plants de salades arrachés dans ses serres et reposés à l’identique. Une situation qui inquiète d’autant plus que d’autres actes de vandalisme ont été recensés dans des exploitations agricoles alentour, ces dernières semaines.

Didier Marthe, cogérant de la ferme de Balgan, à Séné, a découvert, le 17 décembre, près de 5 000 plants de salades arrachés… et laissés sur place.
Didier Marthe, cogérant de la ferme de Balgan, à Séné, a découvert, le 17 décembre, près de 5 000 plants de salades arrachés… et laissés sur place. (Photo Rémy Quéméner)

C’est un véritable carnage. Toujours blotties les unes contre les autres, légèrement espacées de quelques centimètres, de milliers de salades jonchent le sol des serres de la ferme de Balgan à Séné (56). « C’est un truc complètement fou », lâche Didier Marthe, maraîcher bio et cogérant de l’exploitation. Piochant à la volée parmi les laitues encore étendues sur la bâche, il tente de comprendre. Comprendre comment une ou plusieurs personnes, autour du 15 et 16 décembre, ont pu couper près de 5 000 plants de laitue… et les reposer à l’identique sur place. Sans vol, sans effraction. Juste un pur acte de vandalisme gratuit.

Au détour des quelques allées givrées qui bordent ses serres, Didier Marthe fait le bilan. Une planche de laitues saccagée par ci, une allée de chou-rave retournée par là. Le site agricole regroupe deux entités qui travaillent conjointement : la ferme de Balgan et la ferme d’Ozon. Les voisins de la ferme d’Ozon, justement, ont aussi été victimes de ce saccage. Environ 1 000 plants de fenouil ont été arrachés et mis en tas. Didier Marthe déplore aussi les dégradations sur deux planches de choux-raves (2 000 plants). Ou comment, du jour au lendemain, la vie de cette exploitation nichée à quelques centaines de mètres de la mer, à Séné, a été bouleversée.


Près de 8 000 euros de préjudice


Les faits remontent au week-end du 15 et16 décembre. Quand les exploitants ont quitté le site, le samedi, en fin de journée, tout était en ordre. C’est en retrouvant les allées, le lundi matin, que le saccage a été constaté. « C’est absolument incroyable. Ça représente un travail monstrueux. Si j’avais dû faire ça tout seul, ça m’aurait au moins pris une journée. Quasiment 5 000 salades, coupées à la main et reposées au même endroit, il faut quand même être sacrément motivé ».

Didier Marthe, cogérant de la ferme de Balgan, à Séné, a découvert, le 17 décembre, près de 5 000 plants de salades arrachés… et laissés sur place. (Photo Rémy Quéméner)

Le préjudice estimé pour le producteur est de 8 000 euros. Mais il a aussi des répercussions sur ses ventes au marché. « La salade, c’est le produit d’appel pour les maraîchers, explique Didier Marthe. Environ 80 % des gens qui viennent acheter des légumes au marché repartent avec une salade. Alors, quand on n’en a pas une seule à mettre sur le stand, les gens vont parfois voir ailleurs. Ils n’ont pas envie de faire deux fois la queue ». Une plainte a été déposée auprès de la gendarmerie qui confirme qu’une enquête a été ouverte mais, qu’à l’heure actuelle, aucun suspect n’a été entendu.


Deux autres cas à Sarzeau


Cette affaire de vandalisme dans une exploitation agricole interpelle et inquiète dans le milieu. D’autant qu’elle intervient dans un contexte où d’autres actes de ce type ont été commis dans le pays de Vannes. Notamment à Sarzeau où deux exploitations ont été prises pour cibles. Premier touché, Denis Rouillé. L’éleveur de chèvres et de moutons a découvert, le 18 décembre, au matin, que, dans la nuit, les bâches opaques qui composent ses tunnels d’élevage avaient été éventrées sur toute la longueur. Au total, 400 m² de tunnel ont été dégradés. « J’ai failli tout perdre, raconte Denis Rouillé. Le foin a passé la nuit sous la pluie. Heureusement que la solidarité a joué. C’est assez incompréhensible parce qu’il n’y a eu aucun vol, aucune agression sur les bêtes, juste un acte de vandalisme gratuit ».

C’est assez incompréhensible parce qu’il n’y a eu aucun vol, aucune agression sur les bêtes, juste un acte de vandalisme gratuit.
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Plus récemment, pendant les fêtes, c’est l’association Rebom (Rhuys environnement bio maraîchage), qui mène des chantiers d’insertion, qui a été la cible d’un acte similaire. « Entre le 27 décembre et le 1er janvier, cinq tunnels longs de 45 mètres ont été coupés sur toute leur longueur, explique Serge Viougéa, président de Rebom. À ma connaissance, c’est la première fois qu’un acte de ce type survient chez nous. Des vols de légumes, ça peut arriver, mais là… » La gendarmerie confirme que plusieurs plaintes comprenant des faits de « serres lacérées » ont été déposées. Les producteurs, chez qui les échos de ces actes de vandalisme ont vite circulé, évoquent aussi des faits similaires du côté de Billiers et Arzal. « C’est à se demander si quelqu’un en veut à la profession », s’interroge Serge Viougéa.

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