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Le Liechtenstein, pays le plus performant d’Europe

Un pays sans maternité, ni gare ferroviaire, ni aéroport mais avec 1,7% de chômage et un PIB par habitant double de celui de la Suisse. La Principauté, qui fête ses 300 ans en 2019, semble ignorer les problèmes. La petitesse est ici un atout

Le Prince Hans-Adam II du Liechtenstein et sa femme, la Princesse Marie du Liechtenstein, avec le Premier Ministre Adrian Hasler. — © Gian Ehrenzeller/Keystone via AP
Le Prince Hans-Adam II du Liechtenstein et sa femme, la Princesse Marie du Liechtenstein, avec le Premier Ministre Adrian Hasler. — © Gian Ehrenzeller/Keystone via AP

Cette année, le Liechtenstein fête ses 300 ans. Les célébrations débuteront le 23 janvier lorsque les habitants des onze communes de la Principauté marcheront ensemble dans les rues de Vaduz pour symboliser leur alliance. Les regards se porteront sur «le pays le plus performant d’Europe en termes économiques, politiques et sociaux», pour reprendre les termes de Michael Wohlgemuth, économiste auprès de la Stiftungs für Ordnungspolitik und Staatsrecht in Liechtenstein (SOuS) et auteur d’un rapport de 224 pages sur l’avenir du Liechtenstein en Europe («Die Zukunft Liechtensteins in Europa»).

Avec un taux de chômage de 1,7% en novembre 2018, un revenu par habitant double de celui de la Suisse (selon la Banque mondiale), une fiscalité attractive, un taux d’endettement public quasi inexistant (0,5% du PIB) et un rating de AAA, le petit Liechtenstein semble ignorer les grands problèmes du monde.

Les avantages d’une petite taille

«Les structures socio-économiques sont relativement homogènes et facilitent la gestion politique des affaires», analyse Thomas Gitzel, chef économiste de VP Bank, à Vaduz. Avec ses 37 453 emplois pour une population de 37 810 habitants, la Principauté fait largement appel à la main-d’œuvre qualifiée étrangère. Le tiers de la population est étrangère et le taux de pendulaires atteint 54%.

Si les statistiques de l’emploi sont à jour, celles du PIB sont publiées avec retard. Celui de 2016 (hausse de 1,5% à 6,1 milliards de francs, selon le Vaterland) n’a été présenté qu’à la fin novembre 2018.

Avec une quote-part fiscale de 20% (26% aux Etats-Unis et 28% en Suisse), les impôts et cotisations sociales sont plus bas que dans beaucoup d’autres pays. «La fiscalité est compétitive pour les entreprises et les personnes», confirme Thomas Gitzel. Les groupes industriels sont performants et financent une bonne partie des recettes fiscales.

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Michael Wohlgemuth lie le succès du pays en partie à sa petite taille. «La petitesse encourage l’ouverture, les échanges économiques et culturels ainsi que la flexibilité tout en renforçant la confiance et la solidité», déclare-t-il. La Principauté est liée à la Suisse par une union douanière et monétaire et elle a accès au marché unique par sa participation à l’EEE. Si le pays ne compte ni gare ferroviaire ni maternité, ses accords avec la Suisse lui garantissent un accès aux services et aux infrastructures nécessaires. Et si ses entreprises profitent de son intégration au marché européen, Vaduz a tout de même négocié (et obtenu) des limitations à la libre circulation des personnes du fait de sa taille. Pour y avoir un lieu de résidence, il faut un emploi et une «Green Card» accordée par tirage au sort, note Thomas Gitzel.