Limiter les mesures contre la violence machiste en échange d’une alliance politique : c’est ce qu’exige le parti d’extrême droite Vox du Parti populaire (PP, droite) et de Ciudadanos (centre droit), qui espèrent prendre le pouvoir en Andalousie.
Vox, qui a créé la surprise lors des élections régionales du 2 décembre en obtenant 11 % des voix et 12 sièges sur 109 – sièges qui garantiraient à la droite une majorité absolue au Parlement de Séville –, réclame aux deux formations qu’elles renoncent à un point de leur programme qui prévoit de « financer de façon adéquate la lutte contre les violences faites aux femmes ».
« Lois idéologiques »
Pour la formation d’extrême droite, les mesures contre les violences machistes sont un « djihadisme de genre ». Son président, Santiago Abascal, a dénoncé des « lois idéologiques, qui ne protègent pas la femme et poursuivent l’homme en tant qu’homme ». Considérant qu’il s’agit d’une discrimination contre les hommes, il a demandé que l’on parle plutôt de « violence au sein de la famille ».
« Nous avons beaucoup à dire et nous allons le dire », a déclaré M. Abascal sur son compte Twitter, en exigeant un « accord détaillé, par écrit et transparent » signé par « les deux partis qui veulent gouverner en Andalousie » et qui tienne compte de son programme.
Le Parti populaire, qui espère prendre le pouvoir pour la première fois en Andalousie après trente-six ans ininterrompus de gouvernement socialiste, semble prêt à s’allier avec une formation qui lui a pourtant ravi son électorat le plus conservateur. Son chef de file, Pablo Casado, a ainsi assuré, vendredi 4 décembre, qu’il était disposé à étendre aux hommes les aides aux victimes de violence domestique. « Un bon début », a répondu Santiago Abascal.
Les deux formations ont prévu de maintenir une première réunion de travail mardi 8 janvier à Séville. Le PP avait espéré célébrer l’investiture de son candidat, Juan Manuel Moreno, le 16 janvier, mais les négociations pourraient durer plusieurs semaines.
Ciudadanos (centre droit) craint de perdre des soutiens en Europe en s’associant à l’extrême droite.
Pour Ciudadanos, en revanche, l’équation est nettement plus compliquée. La formation de centre droit ne veut en aucun cas se laisser photographier avec Vox, car elle craint de perdre des soutiens en Europe en s’associant à l’extrême droite, à moins de six mois des élections européennes.
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