Gilets jaunes : le commandant de police filmé en train de frapper des manifestants à Toulon s'explique
Dans des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, on voit un officier de police frapper des manifestants à Toulon, samedi, dans le cadre du mouvement des Gilets jaunes. Plusieurs sources ont rapidement fait savoir qu'il s'agissait de Didier Andrieux, commandant divisionnaire et promu de la Légion d'honneur en début d'année. Face à la polémique, l'homme s'est expliqué à Nice-Matin.
A chaque lendemain de cortèges de Gilets jaunes , ses vidéos de violence. L'acte 8 n'a pas fait exception à la règle. Sur l'une de ces vidéos, on voit par exemple un homme s'en prendre violemment, à mains nues, à des gendarmes à Paris . Mais d'autres images circulent également, et notamment celle d'un policier qui s'en prend à des manifestants, à Toulon, en marge de la manifestation. Les vidéos ont été diffusées et largement commentées sur les réseaux sociaux, et le nom du fonctionnaire est rapidement sorti, notamment en raison de son statut et de sa récente décoration. Il s'agit en effet de Didier Andrieux, un commissaire divisionnaire qui a reçu la Légion d'honneur en début d'année. Ce dernier s'est expliqué dimanche dans Nice-Matin .
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Selon le commandant de police, l'homme est un multirécidiviste, qui n'a "rien à voir avec les Gilets jaunes"
Sur les images, on le voit, uniforme bleu clair des motards et tête nue, s'approcher d'un homme déjà mis à l'écart des manifestants par d'autres policiers. Cet homme n'a pas de gilet jaune et on ignore s'il faisait partie du cortège. Le policier le frappe à plusieurs reprises, à coups de poings, alors que l'homme est plaqué au mur.
Selon le commandant de police, l'homme est interpellé par ses collègues car il a "jeté des objets sur les policiers". Mais selon lui, il a un tesson de bouteille dans la main et ses collègues ne s'en sont pas rendus compte. C'est pour cela qu'il intervient, "pour lui faire lâcher le tesson". "Je lui donne deux autres coups, car je ne sais pas s'il a lâché le tesson", a-t-il encore expliqué au journal local, assurant connaître cet homme, "un multirécidiviste qui n'a rien à voir avec les Gilets jaunes".
"Nous avons pu établir que cet homme faisait partie d'un groupe d'une cinquantaine de casseurs qui avaient dégradé des voitures dans les minutes avant la vidéo", a pour sa part commenté le procureur de la République de Toulon. Il a été interpellé et placé en garde à vue dès samedi soir pour outrage, a indiqué à l'AFP la police du Var.
Dans une deuxième vidéo, on voit un Gilet jaune frappé par les policiers
Il existe une deuxième vidéo dans laquelle on voit le même policier s'en prendre cette fois à un Gilet jaune, arrêté parmi un groupe et conduit jusqu'à un capot de voiture, où il reçoit des coups de la part des policiers, et notamment de Didier Andrieux. Ce dernier explique que cette scène est "l'interpellation d'un homme qui se rebellait". "Les coups sont portés sur l'épaule", assure-t-il encore, déplorant des images sorties de leur contexte.
"Il s'agissait d'un homme identifié comme un meneur, qui donnait instruction de prendre des palettes et de former des barricades qui ont été incendiées", a pour sa part expliqué à Nice-Matin un autre policier présent au moment des faits.
Pas de procédure à l'encontre du fonctionnaire
Dans la suite de l'article de Nice-Matin, le commandant Andrieux raconte les agressions subies toute la journée par les forces de l'ordre à Toulon, et assure avoir eu le sentiment qu'une partie des manifestants étaient là pour en découdre. "J'ai été pris à partie par une dizaine d'individus, qui me sont tombés dessus, explique le commandant Andrieux. Je suis tombé au sol, j'ai été frappé avec des coups de pieds, notamment dans la tête. Les collègues ont dû faire usage de grenade de désencerclement pour me dégager", raconte-t-il notamment.
Du côté des autorités, le directeur département adjoint de la sécurité publique, José Casteldaccia, interrogé par le journal local, juge que "cette vidéo doit être remise dans le contexte d'hyperviolences commises en fin de manifestation".
Le procureur de la République de Toulon, Bernard Marchal, n'a pas ouvert de procédure contre le fonctionnaire. "Il y avait un contexte insurrectionnel avant et après ces vidéos, dans lequel il était impossible d'interpeller quelqu'un sans violence, et il a agi proportionellement à la menace", a-t-il déclaré.
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