Pour la Banque mondiale, la guerre entre les robots industriels et les travailleurs n'aura pas lieu

ILLUSTRATION - Pour la Banque mondiale, la guerre entre les robots industriels et les travailleurs n'aura pas lieu

© FRANCOIS LO PRESTI - AFP

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Par RTBF La Première

La Banque mondiale a publié son tout nouveau rapport, dans lequel elle analyse le développement dans le monde pour 2019. 

Une crainte, que les robots se substituent aux travailleurs. Même si elle estime que la guerre entre les deux n’aura sans doute pas lieu. A ce stade, dit-elle, la robotisation de l’industrie n’entraîne pas une destruction massive d’emplois industriels. Il faut regarder les faits, insistait récemment l’économiste en chef de la Banque mondiale, Pinelopi Goldberg.

"Il est très important de regarder les faits parce qu’il y a des plaintes, des inquiétudes et souvent des exagérations considérables dans les médias sur les emplois perdus à cause des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle, alors qu’il n’y a absolument aucune preuve qui étaye ces chiffres. Cela ne signifie pas que cela ne pourrait pas se produire un jour, mais à ce stade, aucun élément factuel ne permet d’affirmer que la technologie supprime des emplois."

+30% de robots industriels dans le monde

Et pourtant, c'est un fait, le nombre de robots industriels augmente de manière explosive dans le monde: +30% en 2017 selon la Fédération internationale de robotique. On n’a pas encore les chiffres de 2018.

Cette impression que l’essor de la robotisation a supprimé des quantités impressionnantes de jobs vient du fait que des emplois industriels ont disparu dans la plupart des économies avancées, dont la Belgique évidemment. Mais globalement, ils ont été compensés par le développement industriel en Asie. Mais pour Pinelopi Goldberg, il y a aussi une autre explication.

"Je crois que la peur de la robotisation vient en partie des histoires et des anecdotes que les gens racontent et qui concernent des cas particuliers d’entreprises qui ont sous-traité des emplois et des technologies. Ces cas particuliers sont certainement réels, mais on ne peut pas les généraliser à l’échelle de l’économie tout entière. Or, les gens ont tendance à projeter ces évolutions spécifiques", précise-t-elle.

Elle ajoute également que les trois révolutions industrielles que l’humanité a connues ont chaque fois supprimé beaucoup d’emplois, mais elles en ont également créé énormément.

Comment aborder ce défi?

La Banque mondiale suggère d’aborder ce grand défi en conseillant aux autorités publiques d’investir massivement dans le capital humain.

Par exemple, d'enseigner aux enfants, dès leur plus jeune âge, les compétences qui prennent de plus en plus d’importance sur le marché de l’emploi, en particulier les compétences cognitives — la capacité de résoudre des problèmes complexes — et aussi les compétences socio-comportementales, comme l’aptitude au travail en équipe, les relations avec les autres et aussi de promouvoir l’apprentissage permanent un indispensable tout au long de la vie.

 

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