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Gilets jaunes : deux manifestants condamnés à six mois de prison ferme à Caen

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Deux hommes ont été condamnés à six mois de prison ferme à Caen pour participation avec arme à un attroupement et outrage. Interpellés lors de la manifestation des gilets jaunes samedi, ils ont tous les deux expliqué s'être retrouvés là un peu par hasard et sans réelle motivation politique.

Les deux hommes ont été présentés en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Caen. Les deux hommes ont été présentés en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Caen.
Les deux hommes ont été présentés en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Caen. © Radio France - Nolwenn Le Jeune

Après les violences commises le 5 janvier 2019 à Caen lors de la manifestation des Gilets jaunes, deux hommes ont été condamnés ce lundi.  Interpellés en flagrant délit et présentés au tribunal selon la procédure de comparution immédiate, ils écopent tous les deux de six mois de prison ferme. Et tous deux présentent sensiblement le même profil : des personnalités fragiles et un peu paumées, qui se sont retrouvées un peu par hasard au cœur des événements.

"Faut que Macron y dégage !"... "Monsieur le Président !" rectifie la juge

Feux, barricades, gaz lacrymogène... Après des scènes de violence quasi insurrectionnelle dans les rues de Caen, on s'attendait à voir des individus d'un autre "calibre" dans le box des prévenus. Mais non, les juges se retrouvent en fait face à deux jeunes types "paumés". Le premier, 31 ans, neuf mentions au casier, sans emploi ni domicile, présente un profil suicidaire et alcoolique. Il n'était pas au courant de la manifestation et s'est retrouvé dedans par hasard en sortant de l'hôtel où il est hébergé par le 115. "Un CRS a voulu m'empêcher d'y aller, mais je fais ce que je veux". Il est interpellé en train de jeter des rondelles métalliques et des cailloux ramassés sur le chantier du tram. Pourquoi lui demande la présidente ? "Parce que faut que Macron y dégage". "Monsieur le président" rectifie la magistrate... Le prévenu insulte ensuite copieusement les policiers et le procureur adjoint pendant sa garde à vue. "Et si c'était à refaire?" poursuit la présidente. "Je le referais !" Inquiet, le tribunal le renvoie en prison pour six mois avec un mandat de dépôt.

Interpellé avec une barre de fer 

Aucune motivation idéologique en revanche, même infime, pour le second prévenu. Ce jeune intérimaire de 25 ans a lui aussi un lourd passé judiciaire, un gros problème avec l'alcool, 2,36 grammes par litre de sang lors de son interpellation. Et comme l'autre, il s'est retrouvé par hasard dans la manifestation. Interpellé, lui, avec une barre de fer en train de proférer des menaces, il ne se souvient de rien et regrette tout. Il écope lui aussi de six mois de prison ferme, mais parce que ses efforts de réinsertion sont réels souligne le tribunal, avec la possibilité d'un aménagement de peine.

Un troisième manifestant interpellé lors de la manifestation est toujours en garde à vue ce lundi soir et pourrait être présenté mardi en comparution immédiate. Trois autres ont été convoqués devant le tribunal le 23 avril 2019. 

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