En près de vingt ans, quelque 450 milliards de dollars (393 milliards d’euros) d’actifs issus de faits de corruption sont sortis du Venezuela, selon un calcul effectué par le député d’opposition Freddy Superlano, qui dirige la Commission des finances du Parlement vénézuélien.

De son côté, l’ONG Transparency International classe le pays en tête de tous ses voisins d’Amérique latine en matière de corruption, rapporte El País, qui cite la responsable de l’ONG au Venezuela, évoquant une “cleptocratie” généralisée dans le pays et “des preuves montrant que la crise économique est la conséquence des malversations”.

Les principaux vecteurs de la corruption reposent sur la manipulation frauduleuse du contrôle des devises en vigueur au Venezuela, qui génère une évasion vers des comptes bancaires privés, ainsi que sur des malversations au sein de l’entreprise pétrolière publique PDVSA.

Pas d’empressement pour combattre la corruption

Aux États-Unis, poursuit El País, le département du Trésor qui enquête sur les délits financiers avait également, dès 2017, alerté les institutions financières internationales sur “la corruption publique généralisée” au Venezuela.

A Caracas, le président Maduro répète volontiers qu’“aucun autre gouvernement ne combat la corruption comme le sien”, rappelle El País, mais le procureur général du Venezuela, Tarek William Saab, ne se montre pas pressé de traiter des dossiers présentés, par exemple, par la justice américaine.

Le président Nicolás Maduro s’apprête à prendre les commandes du pays pour un second mandat le 10 janvier, à l’issue d’une élection contestée en mai 2018. Le 5 janvier, les députés de l’opposition ont à nouveau déclaré cette élection illégitime, mais leur vote n’a plus aucune portée, l’assemblée nationale élue en 2015 ayant été remplacée par un nouveau parlement contrôlé par le pouvoir.