EXCLU - Un projet de métro souterrain dans la haute-montagne entre la France et l'Andorre
C'est un projet franco-andorran très sérieux. Il prévoit de relier la commune de Porta en Cerdagne française au village du Pas-de-la-Case en Andorre avec un métro souterrain dans ce secteur de très haute montagne. Le projet est notamment porté par les Chambres de commerces d'Andorre et de Perpignan.
INFO FRANCE BLEU - C'est un vieux projet qui est aujourd'hui relancé. Celui de relier la Cerdagne française au village du Pas-de-la-Case en Andorre par des moyens ferroviaires. L'initiative est venue il y a quelques semaines des chambres de commerces de la Principauté d'Andorre et de Perpignan qui ont décidé de relancer l'idée de façon très concrète en associant les autorités et les élus des deux côtés de la frontière.
Un métro à plus de 2.500 mètres d'altitude
C'est la solution d'un tunnel avec un métro souterrain qui a été retenue et c'est la commune de Porta dans les Pyrénées-Orientales qui a été choisie comme point de départ de la ligne. Un métro qui permettrait de rejoindre le Pas-de-la-Case en 11 minutes sur une distance de 7 kilomètres, avec un dénivelé total de 580 mètres dans ce secteur de très haute montagne. L'arrivée serait prévue, comme pour un métro traditionnel, en sous-sol au cœur du village du Pas-de-la-Case. S'il aboutit, le projet devrait nécessiter la construction à Porta d'un poste de douane et d'une nouvelle gare, à proximité de la ligne actuelle de chemin de fer qui relie Paris-Austerlitz, Toulouse à Latour de Carol. Un viaduc de 200 mètres sera également nécessaire pour aller de la gare jusqu'au démarrage du tunnel.
Une volonté française et andorrane
Le gouvernement andorran soutient pleinement ce projet. Dans quelques jours une convention doit être signée dans la Principauté pour permettre à la Chambre de commerce andorrane de devenir officiellement l'interlocuteur sur ce dossier aux côtés de la Chambre de commerce de Perpignan et des Pyrénées-Orientales.
La position du gouvernement français sera déterminante. En effet le tracé de la ligne de métro sera situé dans sa quasi-totalité en territoire français. L'ambassade de France à Andorre-la-Vieille a été informée du projet ainsi que le maire de Porta. Marius Hugon est très favorable à cette idée de métro. Il a déjà entamé les démarches pour inscrire le projet dans son futur PLUI (plan local d'urbanisme intercommunal), une étape indispensable pour que le projet puisse être lancé.
C'est le projet du siècle pour toute la Cerdagne. Il ne faut surtout pas le laisser passer (Marius Hugon, maire de Porta)
Les premiers intéressés par la future ligne ferroviaire, ce sont bien sur les commerçants du Pas-de-la-Case qui vivent grâce aux visiteurs français. Le métro devrait faciliter la venue des touristes, notamment l'hiver lorsque les routes d'accès depuis la France sont fermées à cause des risques d'avalanches. Avec le métro les commerçants du Pas-de-la-Case pourront continuer de faire le plein de visiteurs. Cela devrait aussi permettre de limiter les traditionnels bouchons à la frontière.
Du positif aussi pour la Cerdagne
Côté français, on insiste aussi sur les retombées de la ligne de métro qui incitera les visiteurs à s'arrêter davantage en Cerdagne avant de partir faire les courses en Andorre. Cela pourra aussi faciliter les trajets pour les français de Cerdagne qui vont travailler tous les jours dans la Principauté et qui n'auront plus à franchir le col du Puymorens. Le maire de Porta lui y voit une solution idéale pour relier son village au futur complexe résidentiel qu'il souhaite construire prés du Pas-de-la-Case.
Pour faire fonctionner le futur métro, les promoteurs du projet misent sur les deux lignes ferroviaires existantes dans le secteur. Celle qui relie Paris à Latour de Carol par Toulouse et dans l'autre sens, celle qui permet de rejoindre Barcelone. Ces deux lignes seront reliées au futur tunnel et apporteront donc des voyageurs. Mais pour assurer le plein succès du projet, des efforts doivent être consentis :
Pour remplir le métro, il faudra plus de trains et plus de rapidité entre Paris, Toulouse, Foix, Latour de Carol et Barcelone. Il faudra aller au delà des simples lignes régionales d'aujourd'hui (Raymond Ginesta, vice-président de la chambre de commerce d'Andorre)
Le projet n'en est qu'à ses débuts. Dans les prochaines semaines, les discussions vont démarrer avec tous les interlocuteurs de part et d'autre de la frontière. Il faudra notamment parler du financement. Le projet est estimé à 150 millions d'euros. Il pourrait être pris en charge dans le cadre d'un partenariat public-privé, avec des participations andorranes, françaises, espagnoles et aussi européennes. S'il se fait, le métro ne devrait pas voir le jour avant au moins cinq ans. Et dans ce secteur de montagne protégé, il faudra aussi tenir compte des écologistes qui ne devraient pas manquer de faire entendre leur voix, même si Franck Ramonatxo, élu à la Chambre de commerce de Perpignan assure que le projet sera totalement écologique, notamment parce qu'il permettra de réduire la circulation automobile en direction du Pas-de-la-Case.
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