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Les émissions de CO2 en hausse aux Etats-Unis malgré la fermeture des centrales à charbon

La dégradation est surtout due à l’industrie et à l’habitat.

Par  (New York, correspondant)

Publié le 09 janvier 2019 à 13h08

Temps de Lecture 2 min.

Une centrale à gaz, à Oregon, dans l’Ohio, en avril 2017.

Les émissions de carbone sont reparties en flèche aux Etats-Unis. Selon l’estimation provisoire du groupe de recherche Rhodium, elles ont progressé de 3,4 % en 2018. Il s’agit de la plus forte augmentation depuis vingt ans, après celle de 3,6 % de 2010, due au rebond post-récession.

Les fermetures de centrales à charbon ont pourtant été deux fois plus nombreuses en 2018 qu’en 2017 et elles produisent désormais moins de 30 % l’électricité américaine contre la moitié en 2007. Mais les centrales à gaz, qui émettent moins de CO2, ont pris le relais. Les nouvelles capacités installées dans cette énergie flexible et bon marché ont été deux fois supérieures à celles dans les énergies renouvelables.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés La consommation de charbon continue d’augmenter

Il s’agit d’une inversion de tendance – depuis 2005, les émissions ont baissé de 12,1 % aux Etats-Unis, au rythme de 1,6 % par an. Washington s’était engagé à réduire ses émissions de 17 % d’ici à 2020 (objectif de la conférence sur le climat, la COP, de Copenhague en 2009), puis de 26-28 % d’ici à 2025 (accord de Paris fin 2015, dont Donald Trump a annoncé en juin 2017 l’intention de Washington de s’en retirer).

Pour tenir ces objectifs par rapport à l’année de référence de 2005, il faudrait doubler les efforts. Comme l’explique Rhodium, les Etats-Unis étaient déjà hors des clous pour tenir les objectifs de Paris. En ce début 2019, le fossé se creuse encore plus.

Augmentation de la consommation de diesel et de kérosène

Le groupe Rhodium ne met pas tant en cause le recours au gaz que l’incapacité des Etats-Unis à décorréler croissance économique et croissance des émissions de CO2. Le pays ne réduit pas son intensité énergétique. La croissance extraordinaire de 2018 – sans doute supérieure à 3 % – a conduit à une augmentation considérable de la consommation de diesel et de kérosène, à cause du boom du transport routier et aérien.

Les maigres progrès dans l’automobile la légère amélioration de l’efficacité énergétique des véhicules a été compensée par la hausse des kilomètres parcourus – semblent dérisoires, voire compromis avec la mode des SUV et l’incapacité, pour l’instant, des véhicules électriques à décoller. Donald Trump ne va rien faire contre : l’agence de protection de l’environnement (EPA) veut alléger les objectifs de consommation énergétique des automobiles fixées par Barack Obama. Ces dernières avaient pour principal défaut de ne pas être réalistes au regard de l’engouement des consommateurs pour les gros véhicules dans un pays aux routes défoncées.

Surtout, le groupe Rhodium met l’accent sur deux secteurs négligés dans le débat public dans la lutte contre les gaz à effet de serre : l’habitat résidentiel et commercial, qui a vu sa consommation bondir de 10 % en 2018 – parce que l’hiver 2017 avait été clément et celui de 2018 froid.

Il n’empêche, l’Amérique continue de chauffer à fond pendant l’hiver et de climatiser à outrance pendant l’été. Second secteur oublié, pour reprendre l’expression de Rhodium, l’industrie qui a enregistré la plus forte croissance d’émissions de CO2 en 2018 : 5,7 %. Elle devrait devenir deuxième source d’émissions derrière les transports en Californie d’ici à 2020 et la première au Texas d’ici à 2022. La hausse des émissions de ces deux secteurs (industrie et bâtiment) a été en 2018 trois fois plus importante que celle des producteurs d’énergie.

Lire notre chronique : Article réservé à nos abonnés « La croissance économique peut aussi avoir des effets indésirables »
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