Une journaliste turque condamnée à treize mois de prisons pour "insultes et diffamation" envers l’ancien premier ministre Binali Yildirim et ses fils. En novembre 2017, dans le cadre des "panama papers", Pelin Ünker avait révélé l’existence de cinq sociétés maritimes à Malte qui servent au dirigeant turc et à ses deux fils à des fins d’optimisation fiscale. C’est la première fois qu’un des auteurs des "Paradise Papers" est condamné en justice.
C’est une cour d’Istanbul qui a annoncé la sentence hier: la journaliste Pelin Ünker est condamnée à treize mois de prison pour "insultes et diffamation" envers Binali Yildirim et ses deux fils. La journaliste devra également payer une amende pour un montant équivalent à 1400 euros.
Dans le cadre des "Paradise Papers", une enquête de grande ampleur sur les sociétés servant de paradis fiscaux, Pelin Ünker avait publié un article dans le journal progressiste turc Cumhuriyet révélant les cinq sociétés maritimes basées à Malte et dont Yilidirim et ses fils sont les principaux bénéficiaires. Des sociétés utilisées à des fins d’optimisation fiscale par l’ancien premier ministre et ses fils.
C’est une première au monde
Ce qui est surprenant dans cette affaire, c’est que personne ne nie les faits qui sont énoncés dans l’article en question. Une incohérence que relève la journaliste elle-même, interrogée par le Consortium International de Journalisme d’Investigation (ICIJ) : "Malgré l’acceptation de l’existence des compagnies, ils ont déposé une plainte et une peine est tombée. C’est une première au monde" explique Pelin Ünker.